introduction à la psychanalyse

 

À quoi sert-il d’entrer en analyse ? A quoi peut bien servir la psychanalyse ? Voilà une bonne question, pour un monde en souffrance.

Bon nombre de personnes arrivent sur le divan et savent déjà tout sur elles-mêmes… Alors pourquoi faire une analyse ? Pourquoi souffrent-elles ? Comment en vient-on à souffrir quand l’on sait tout sur soi-même ? C’est une drôle d’interrogation que celle-ci. Une interrogation qui me laisse perplexe depuis près de 7 ans.

Cela fait 7 ans, que je reçois un certain nombre de personnes qui arrivent sur mon fauteuil de psy, et qui savent déjà tout. Ce qui me fait poser la question : comment en venez-vous à souffrir ? Réponse « Bah je ne sais pas, c’est pour ça que je viens vous voir ». Je dois bien l’avouer aujourd’hui un patient sur deux est agacé par cette question. Pourtant c’est bien lui, le patient en question, qui en arrive à m’expliquer qu’il sait tout. Que reste-t-il donc au psy pour aider le patient ? Lacan dirait certainement (enfin j’imagine) un acte, mais lequel ?

Celui de permettre aux patients, me semble-t-il, d’accéder à la même expérience que nous-même avons vécus : la découverte de notre inconscient. C’est une aventure, un voyage, en plusieurs étapes, ou peut-être bien une odyssée ou chacun d’entre nous pourrons l’espace d’un instant devenir un Ulysse.

 

Avec l’approche lacienne de la psychanalyse, c’est une rencontre nouvelle que nous pouvons faire de ce que l’on nomme : le sujet. Nous découvrirons que le sujet et l’inconscient, ne sont pas exactement la même chose que ce que l’on peut trouver en psychologie ou en philosophie.

 

Voilà ce que je voudrais proposer avec les 10 prochains articles, soit découvrir ce qu’a à proposer la psychanalyse, ce voyage introspectif pour rencontrer votre étranger. Mais cette odyssée se fait à la manière d’un voyage à « la Alice au pays des merveilles », en suivant le chat du cherche tout…

S’il y a bien un lieu qui existe pour le « sujet », il doit y avoir une direction à ne pas prendre pour ne pas s’y rendre ? Comment donc se rendre dans un lieu que l’on ne connaît pas et pour y connaître quoi ? Ce que l’on ne connaît pas ? Quel désir de savoir, de savoir sur ce « sujet que l’on méconnaît » ? Sommes-nous vraiment tous concernés par la vérité de notre désir ou de notre sujet ? Certes oui, nous diraient les psychanalystes, en tous les cas tous les bons névrosés le sont !  Pourquoi voudrions-nous donc « dévoiler un nom-savoir » en chacun de nous ?

Qui veut se rendre dans ce lieu qui semble obscur ? Dans ce lieu de l’éther ? Après tout Platon nous parle d’une chute brutale, suffisamment traumatisante, quand elle percute le corps pour qu’elle (l’âme) oublie ce qu’elle sait. Faut-il en repasser par là pour retrouver ce qui a été perdu ? Et si l’on dépasse ce que l’on sait, peut-on finalement se rendre vers ce que l’on ignore ? Si oui, comment le reconnaître et s’y rendre ? Comment voyager vers son odyssée subjective ?

 

Pour introduire notre propos nous pouvons relever ces mots dans la chose freudienne :

 

« Car ce sujet dont nous parlions à l’instant comme du légataire de la vérité reconnue, n’est justement pas le moi perceptible dans les données plus ou moins immédiates de la jouissance consciente ou de l’aliénation laborieuse. Cette distinction de fait est la même qui se retrouve de l’alpha de l’inconscient freudien en tant qu’il est séparé par un abîme de fonctions préconscientes, à l’oméga du testament de Freud en la 31e de ses Neue Vorlesungen : « Wo Es war, soll Ich werden. » […]

Analysons-la. Contrairement à la forme que ne peut éviter la traduction anglaise : « Where the id was, there the ego shall be » […]

Qu’il a bien écrit (Freud) Das Ich und das Es pour maintenir cette distinction fondamentale entre le sujet véritable de l’inconscient et le moi comme constitué en son noyau par une série d’identifications aliénantes […]

Werden, devenir, c’est-à-dire non pas survenir, ni même advenir, mais venir au jour de ce lieu même en tant qu’il est lieu d’être […][1]

 

Ce que nous vivons en analyse peut prendre un sens nouveau. L’inconscient n’était donc pas là où nous l’imaginions. Cela vient faire prendre un autre sens à la vérité universitaire, nullement remise en question à cet endroit. Et du coup travailler sur le « sujet ». Le « sujet » n’aurait donc rien à voir avec le moi ? Et donc le « sujet » serait ailleurs, mais où ?

Je voudrais vous proposer une phrase de Lacan qui pourrait être un début de réponse à la Yoda, sur où se trouve ce fichu sujet dont nous parlons depuis le début : « Je pense où je ne suis pas, donc je suis où je ne pense pas. Je ne suis pas, là où je suis le jouet de ma pensée. Je pense à ce que je suis, là où je ne pense pas penser », donc dans l’inconscient.

 

Pourquoi ? Ou encore comment le sujet ne serait pas là où il pense ? Et serait finalement là où il ne pense pas ?

Lacan nous dit :

 

         « Que le sujet comme tel dans l’incertitude pour la raison qu’il est divisé par l’effet de langage […] Par l’effet de parole, le sujet se réalise toujours dans l’Autre, mais il ne poursuit déjà plus là, qu’une moitié de lui-même. Il ne trouvera son désir que toujours plus divisé, pulvérisé, dans l’incunable métonymie de la parole. L’effet du langage est tout le temps mêlé à ceci qu’est le fonds de l’expérience analytique, que le sujet n’est sujet que d’être assujettissement au champ de l’Autre, le sujet provient de son assujettissement synchronique dans ces champs de l’Autre. C’est pour cela qu’il lui faut en sortir, s’en sortir, et d’en sortir à s’en sortir, à s’en dépatouiller »[2].

 

 

La division serait donc au cœur de l’impossibilité pour l’homme de pouvoir connaître le sujet de son désir, puisqu’il « est où il ne pense pas ». Pour démontrer cette idée, nous essayerons de reprendre et de décortiquer la question de la spaltung, autre mot allemand pour dire division. Cela nous amènera à parler de l’idée que peut amener la division à se méconnaître, d’être dans le semblant ou le leurre, qui n’est autre que l’objectivation symbolique du Moi.

Pour mieux comprendre ce cheminement réflexif, nous serons obligés de passer par la question du stade du miroir. De là nous repartirons sur la question de comprendre ce que voudrait dire : « je pense où je ne suis pas ». Pour discuter cette question, l’idée sera de comprendre la perception du réel et ce que cela fait émerger, soit selon nous une articulation entre l’imaginaire et le réel. Le langage se retrouvera au centre de notre cheminement et nous chercherons à comprendre l’impact de la métaphore paternelle dans la construction du discours.

[1] Jacques Lacan, [1955]. « La chose freudienne ou le Sens du retour à Freud en psychanalyse », Écrits. Paris, Seuil, 1966. p.413-414

 

[2] Lacan Jacques, Livre XI du Séminaire, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse (1963-1964), Paris, Le Seuil, 1973.

 

 

 

Cinquante puissantes raisons de ne pas aller chez le psy

Cinquante puissantes raisons de ne pas aller chez le psy

De David Gourion et Muzo

6 divans /10

 

Je vous invite à lire ce petit livre de 149 pages… Prenez votre temps pour lire les différentes raisons, qui sont en réalité à savourer tranquillement le soir avec un verre de vin. Ou avec frénésie dans le métro si vous préférez, mais lisez ce petit bouquin qui ne paye pas de mine. Vous aurez, j’en suis sûre, le sourire ou des petits rires nerveux…

Je ne vous livrerais ici que ma raison préférée… Ou tout du moins l’une d’elles. Alors celle qui m’a fait le plus sourire, aujourd’hui quand j’ai repris le livre pour en faire un petit article, est…

Le numéro 38 : WOODY ALLEN A FAIT UNE THÉRAPIE ET LE RÉSULTAT LAISSE A DÉSIRER

« C’est après vingt ans d’analyse que Woody Allen a réalisé Tout ce que vous avez toujours voulu savoir sur le sexe sans jamais oser le demander.

Ce film bestial et infâme, qui mettait en scène des relations sexuelles entre un vétérinaire et une brebis, a ouvert la porte à bien des perversités, notamment le mariage pour tous »…

 

C’est évidemment à prendre avec humour et cynisme… C’est le genre d’humour un peu sombre ou parfois limite qui ne plaît pas à tout le monde.

Il me faut peut-être avec humour de rappeler, que ce n’est pas vraiment un livre qui vous explique pourquoi ne pas venir voir un psy…

Tout est fait pour vous rappeler l’humour de la chose.

 

Conclusion du livre :

Si vous n’avez toujours pas pris de rendez-vous avec un psy alors que vous avez clairement une raison d’en voir un, réfléchissez !

Un premier avis ne vous engage à rien. Peut-être le psy vous dira simplement que vous n’avez justement pas besoin d’un psy. (là je suis entièrement d’accord avec l’auteur… Voir un psy doit être un désir pas un besoin… Si c’est un besoin il y a clairement un problème dans notre vie)

Mais si vous avez un doute ou que votre entourage s’inquiète, soyez courageux et regardez les choses en face. Il n’y a jamais de honte à se faire aider, au contraire, il faut avoir la force de faire face aux difficultés en cherchant les meilleures solutions possibles. Prenez votre courage à deux mains et consultez !

Autre méthode, relisez depuis la première page, et recommencez encore et encore jusqu’à ce que vous vous retrouviez comme par magie propulsé dans la salle d’attente d’un psy. (Enfin s’il en a une)

 

Bon juste pour la route, je ne peux pas faire autrement que de vous en laisser une autre :

 

Raison n° 3 : LES PSY SONT PLUS FOUS QUE LEURS PATIENTS

À force d’écouter des malades mentaux, les psys développent les mêmes symptômes que leurs patients.

Logique ! Les vétérinaires ne se mettent-ils pas à aboyer, à miauler et à bêler après quelques années de pratiques ?

Dans la suite des deux dernières présentations, pour bien commencer l’année avec une dose d’humour. Je ne pouvais pas faire autrement que de vous présenter un livre que j’ai volé. Enfin non pas vraiment, disons plutôt que je n’ai jamais rendu. Il faut dire que je connaissais déjà le monsieur, l’auteur, mais que je ne l’avais jamais lu.

Il ne m’a malheureusement pas longtemps accompagné dans le métro, puisque j’ai dû lire en moins de 2 petites heures…

Comment aider votre psy à réussir votre psychothérapie

Comment aider votre psy à réussir votre psychothérapie de Patrick Cady

C’est une sorte de petit manuel pour nos patients, pour vous, pour nous…De 84 pages

Bibliothèque et Archives nationales du Québec, édition Liber, Montréal 2015

8 divans/10

Parce que finalement on y fait quoi chez le psy ? C’est une question que je me pose souvent quand je reçois un nouveau patient…C’est comme si à chaque fois cette question avait une nouvelle voie, une nouvelle forme, une nouvelle direction.

Certains patients arrivent, nous regardent, attendent…Quoi ? Pourquoi ? Parfois, même, j’en viens à me demander qui à besoin de qui ? Sans la parole du sujet, il ne peut rien se passer. Mais beaucoup d’entre nous (parce que les psys vont aussi voir des psys) ne disons rien…C’est le silence, qui va rompre le premier ce silence…

Attention, il y a un point capital à entendre, aller chez le psy ne doit jamais être une nécessité, pas de besoin, pas besoin… Mais un désir, c’est un désir vis-à-vis de soi, du savoir que l’on voudrait acquérir sur son histoire, sur son symptôme…

Parfois encore, il y en a d’autres qui vous débitent un discours préparé sur 5 minutes et termine sur un : « voilà jai tout dit » « euh » « oK mais vous pensez que je vais faire quoi avec ces 4 mots ? »

Il ou elle me dit : ça ne va pas, je suis malheureux ? Pourquoi ? Pas de réponse ou un « je ne sais pas »…On ne peut aller nulle part avec ça et de facto, vous allez démontrer l’inutilité du psychologue et de sa psychothérapie.

Une fois j’ai une amie qui m’a raconté sa psychothérapie, elle m’a dit : il ne me dit rien, je sais déjà tout ce quil me ditVraiment ? OuiEst-ce que finalement ce n’est pas ça que tu fais ?Comment ça ? Est-ce que tu ne lui dis pas ce que tu sais déjà ?

Elle n’a jamais compris ce que je voulais dire, et pire au vu de la grande incompétence de son psy (ce dont je doute, connaissant mon amie) elle a décidé de se passer de lui, après comme elle me l’a dit « te parler à toi me coûte moins cher ». J’ai décidé d’arrêter de la voir moi aussi, après tout au vu de sa grande incompétence à être mon amie, n’était-ce pas la seule solution ?

Est-ce que tu ne lui dis pas ce que tu sais déjà ? Qu’est-ce que cela voudrait dire ?

On ne se rend pas compte à quel point au final nous parlons très peu de nous, certains parlent d’autres non. Mais dans les deux cas souvent pour ne pas dire toujours d’aucuns parle de lui ou d’elle. C’est comme si au final, il fallait apprendre à parler de soi, à l’autre. L’autre qui ne dit rien mais qui est là pour écouter votre petite musique inconsciente. C’est comme un exercice où l’on vous demande de reconnaître tous les instruments dans un morceau. Et notre rôle c’est de vous rendre chaque instrument. Mais pour que nous puissions écouter cette musique il faut que vous puissiez nous parler. Parler dans un premier temps, puis, ensuite parler de vous…Parce que le but c’est de devenir sujet de votre histoire.

Il n’y a pas d’introduction au livre de P. Cady, il démarre avec son grand 1 : la passivité

Comment ça, je devrais aider mon psy à réussir ma psychothérapie ? Je suis complètement perdu, je voudrais juste que quelquun tienne ma main pour mempêcher de mécraser au fond du gouffre, dans la folie ou dans la mort et vous me dites que je dois aider cette personne si je veux quelle me sauve ? !

_Non, je nignore pas quil se peut que vous soyez dans un tel danger, une totale désorganisation, une détresse sans bord auquel vous raccrochez. Lurgence et la prise en charge psychiatrique peuvent être alors des recours nécessaires, mais cela ne veut pas dire que le bureau dun psy ne soit pas un lieu de recours pour vous. Je comprends que ma formule vous scandalise et vous donne limpression que je fais du Woody Allen de manière irresponsable. Sans doute, pour moins vous heurter, la formule juste serait-elle de dire : « comment faire avec votre psy pour que votre psychothérapie réussisse ». Mais jai pensé quil fallait dès le début un signal assez fort pour quil soit repéré.

Ce petit livre est fait de ce que jai appris avec mes patients qui mont aidé à devenir capable de vous tenir la main que vous aurez eu la force de me tendre en risquant le premier geste hors de votre refuge.

Mais votre première réaction sera peut-être simplement dêtre effrayé par une invitation si inattendue. Vous direz peut-être : « cest son métier, pas le mien ! Cest à lui de savoir comment sy prendre avec les problèmes que jai. »

Il se peut que lidée que vous vous faites du métier de psy soit marquée par le modèle médical traditionnel où le savoir nest que du côté du médecin et où vous navez pas dautre choix que de vous soumettre passivement au traitement. Les médecins sont de plus en plus nombreux à dénoncer cette passivité quils considèrent comme nuisible à lefficacité du traitement, notamment oncologie dune manière plus générale et encore plus évidente en médecine préventive.

Il faut dabord vous dire que se mettre dans un état passif peut faire partie des mécanismes de défense vitaux ; cet état permet dopposer une force dinertie aux pressions dangereuses venant des autres, mais il vous protège aussi éventuellement de vos mouvements autodestructeurs, avant même que vous ne preniez conscience dun tel risque en vous. Il ne faut donc pas que vous vous laissiez persuader par votre entourage familial, professionnel ou amical, que votre passivité est entièrement négative et quil faut vous en débarrasser au plus vite. De telles pressions ne font que renforcer cette défense en la rendant dautant plus nécessaire. Cest laspect positif de votre dépression que la souffrance vous empêche de reconnaître

La dépression nest pas une maladie que vous auriez attrapée par une fantaisie virale ou génétique ; elle nest pas la cause de votre souffrance, mais la réaction à une souffrance ayant des racines souvent bien plus anciennes. Il se peut cependant que cette passivité fasse partie de vos difficultés de vivre, quelle cache une agressivité interdite ou une opposition silencieuse à toute intervention du psy appréhendée comme une intrusion. Cest dailleurs un des paradoxes du métier de psy : comment vous aider en vous invitant à parler de ce que vous navez peut-être pas encore dit à personne si vous avez souffert dun parent ne respectant pas votre intimité en exigeant de vous de ne rien lui cacher ?

Il ne sagit donc pas de vous forcer à sortir de cette passivité qui vous protège, mais il ne faut pas y renoncer en oubliant quune psychothérapie est un travail qui se fait à deux. Si vous laissez votre psychothérapeute se débrouiller seul, vous lui permettrez peut-être de faire un bon show à la sortie duquel vous vous sentirez content davoir payé votre place, mais vous nen retirerez aucun effet durable. Cela dit, le premier obstacle à votre participation active est que, dans la plupart des cas, vous ne savez rien ou pas grand-chose de la part de travail qui vous incombe ; le but de ce petit « manuel » est de vous informer sur la façon de répondre à ce que vous propose votre psy et même de vous suggérer les initiatives à prendre là où votre psy nintervient pas, pour différentes raisons. « 

Tables des matières :

  1. La passivité
  2. Le lien de confiance et le secret
  3. Choisir son psy
  4. Le choix de la technique
  5. La parole et l’écoute
  6. Voir et écouter
  7. Parler sans a priori
  8. Critiquer votre psy
  9. Se plaindre
  10. Raconter
  11. Tout dire ?
  12. Votre couple
  13. La mémoire collective dans votre psychothérapie
  14. Aider
  15. Réussir

 

Dictionnaire inespéré des 55 termes visités par Jacques Lacan

Le dictionnaire inespéré de 55 termes visités par Jacques Lacan,

c'est un texte écrit par Oreste Saint-Drôme. En réalité qui sont deux auteurs de plusieurs manuscrits de psychanalyse. J’ai d’ailleurs pu rencontrer et travailler avec l’un des deux auteurs. Expériencequi fut intéressante et riche d’enseignement. J’en garde un bon souvenir…

Oreste Saint-Drôme est un jeu de mots tout lacanien, selon moi, qui annonce déjà d’une certaine manière la voie que les auteurs ont décidé de prendre pour nous parler de Lacan. C’est avec un certain humour qu’ils retracent, le parcours des séminaires de Lacan…Au reste syndrome, serait l’idée de fin des séminaires de Lacan que nous avons un reste dont on ne peut se séparer, ce qui se trouve dans le réel…Enfin c’est ce que j’ai compris…Dans l’équivoque chacun d’entre nous entend ce qu’il veut ou peut…

Voilà donc un petit dictionnaire pour découvrir avec humour et légèreté la psychanalyse dite « lacanienne ». « Dite » puisque Lacan disait dans une critique des post-freudiens, qu’il ne faisait que relire Freud. Une relecture pour revenir à la chose. Cette chose que les post-freudiens auraient perdu en cours de route : l’inconscient.

Livre de 212, digne d’un intérêt certain, 8 divans /10

En couverture : Jérome Hébert

édition du seuil, février 1994, collection dirigée par Nicole Vimar

 

Non-remerciements de l’auteur

« Comme nous sommes de fieffés ingrats, nous nous garderons bien de remercier tous ceux et toutes celles qui ont bien voulu se soustraire à la tyrannie de leurs patients ou à lexigence de leur œuvre pour nous accorder généreusement des heures précieuses. De laube au crépuscule, nous avons soumis à la question ces vieux compagnons de route, croyants et sceptiques, fidèles et déçus de la diaspora lacanienne (« dis, raconte, le jour où) et répondu à brûle-pourpoint à des colles du genre : « quest-ce que ça veut dire Plus-un ?  » ou « Cest quoi un parlêtre ? ».

Nous ne nous sommes pas gênés pour utiliser sans vergogne leurs documents, reprendre leurs anecdotes et leurs traits desprit éclairants. Sils les reconnaissent aux passages, quils se disent bien que cet humour ne leur appartient plus ; il est devenu nôtre.

Nétant pas impitoyables, nous nous contenterons de ne pas dénoncer celles qui sont restées coites et ceux auxquels des litres de whisky nont pas suffi à assouplir la langue de bois. »

 

Extrait : La Béance

« Lêtre humain naît et grandit sous le signe de la béance, de la spaltung, de la schize, de la division.ill existe toujours un gouffre, entre lêtre et ses objets, lêtre et le parlêtre. Entre la complétude et le morcellement, le désir et la jouissance, le besoin et la demande, lidentité sexuée et le phallus, le sujet de lénoncé et celui de lénonciation, entre le signifiant du manque et sa nominationPour ne rien dire de la castration, coupure radicale sil en est.

Ce nest pas drôle ? Cest même désespérant ? Certes, mais il existe une consolation. Cette césure absolue est, de toutes les notions lacaniennes, la plus récurrente, celle qui souffre le moins de la discussion, et la plus simple à saisir.

Et si Lacan insiste tant sur la refente, cest toujours pour éclairer la pratique de la cure et éviter ainsi au quidam de prendre au pied de la lettre le précepte de lAncien Testament : tout ce qui est fendu nest pas défendu. »

 

Ainsi sont abordés en différents circuits les termes enseignés par Lacan, vous retrouverez :

 

  1. le circuit école
    1. Ecole (mon)
    2. cartel
    3. cardo
    4. plus-un
    5. passe
    6. séminaire (le)
    7. séminaire (les)
    8. lunettes (du dentiste)
    9. nasse
    10. Os (l’)
    11. champ
    12. béance
  2. le circuit linguistique
    1. langage
    2. langage (méta) – pour Lacan il n’y en avait pas
    3. langage (la, lala)
    4. parole
    5. signifié
    6. signifiant
    7. capiton (point de)
    8. métaphore
    9. métonymie
    10. parlêtre
    11. béance
  3. le circuit du miroir
    1. miroir (stade du)
    2. imaginaire (n. m.)
    3. duelle (relation)
    4. Moi (-idéal, idéal du)
    5. autre (petit)
    6. béance
  4. le circuit de la loi
    1. imaginaire (n. m.)
    2. réel (n. m.)
    3.  symbolique (n. m.)
    4. autre (grand)
    5. barre
    6. loi
    7. forclusion
    8. noms du père
    9. ding (das)
    10. béance
  5. le circuit du « che vuoi »
    1. besoin
    2. demande
    3. désir
    4. frustration
    5. castration
    6. régression   je choisis de barrer le terme ici, parce j’ai un léger désaccord avec l’auteur… qui se discute finalement c’est comme tout
    7. béance
  6. le circuit de l’être
    1. manque (à être, à avoir)
    2. phallus
    3. objet a
    4. pulsion
    5. angoisse
    6. béance
  7. le circuits du sujet
    1. le sujet (de l’énoncé, de l’énonciation, de l’inconscient)
    2. sujet supposé savoir
    3. psychanalysant
    4. éthique (de la psychanalyse)
    5. fantasme
    6. transfert
    7. béance
  8. hors-piste
    1. topologie
    2.  mathèmes
    3. béance

 

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