Manuel de Savoir-vivre À l’usage des rustres et des malpolis (« on comprendra toute de suite l’ironie de la situation quand j’étais dans le métro »). De Pierre DESPROGES

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juillet 8, 2019

8 divans/ 10

 

Ce petit manuel est un retour à l’humour de Monsieur DESPROGES, c’est une recherche du mot d’esprit, du mot drôle et fin. D’une différence dans la manipulation des idées, des stéréotypes, des croyances, qui nous amène à sourire et à rire, tellement cela paraît saugrenu.

Voici un petit avant goût qui vous donnera j’espère le même désir que moi de lire et de relire ce petit ouvrage plein de malice.

 

Résumé :

Ce manuel de savoir-vivre allie les notations les plus vexantes : « les Bordelais sont si laids alors que leurs femmes sont girondes » à des goujateries empreintes d’une grande basse : « le chat n’est plus sur mémé, c’est qu’elle est froide. » On y trouve aussi le spirituel : « au paradis on est assis à la droite de dieu. C’est normal, c’est la place du mort », que la recette du « cheval-melba ».

Un ouvrage d’un venin délicat, utile à tous.

 

Chapitre XI : les bonnes manières au lit

 

Ne soyons pas malpolis au lit.

Au temps de nos grands-mères – au temps des miennes en tout cas, on ne m’a pas présenté les vôtres ; d’ailleurs je m’en fous totalement, à chacun son problème : « Velocipedus memera ? » disait Euclide (est-ce que je te demande si ta grand-mère fait du vélo ? «).

Au temps de mes grands-mères, donc, les gens qui se mettaient ensemble dans un lit pour la première fois étaient assez malpolis. Ils ne se disaient pas bonjour.

Cette attitude pour le moins cavalière (et je pèse mes chevals) peut nous paraître surprenante aujourd’hui. Elle s’explique par le fait qu’à cette époque, les gens se connaissaient la plupart du temps avant de coucher ensemble. Certains même attendaient d’être mariés pour zigounipiloupiler.

De nos jours, aspirés par la vie trépidante de ce siècle infernal, nous n’avons point le temps de nous disperser en salamalecs avant de nous mettre au lit avec nos contemporains. C’est pourquoi il est de bon ton de souhaiter le bonjour et de se présenter avant de se glisser dans les draps, ou sous l’évier, selon qu’on est lithophile ou éviériste.

Ces présentations devront être simples et dépourvues d’emphase. Toute attitude pompeuse apparaîtrait déplacée. (C’est une image : ne prenez pas l’expression « attitude pompeuse » au pied de lit. Au pied de la lettre, pardon.)

Présentez-vous simplement, en ajoutant un petit mot gentil, même banal, qui sera toujours bien reçu pourvu qu’il ne s’écarte pas des limites du bon goût.

Exemple : « bonjour ! Je m’appelle Robin des bois. Tu la sens ma grosse Flèche ? »

 

Doit-on éteindre la lumière avant de zigounipiloupiler ?

Au temps de mes grands-mères, la décence exigeait que l’on mouchât les chandelles, que l’on soufflât les bougies et que l’on éteindasse les lampes à pétrole, bien que je me demande si éteindre fait bien éteindasse à l’imparfait du subjonctif.

Mes grands-mères étaient horribles, ce qui peut expliquer en partie que mes grands-pères, leurs camarades de tranchée et leurs livreurs de crinolines, aient pris ainsi l’habitude d’éteindre la lumière avant de les transporter au quatorzième ciel (deux fois sept, quatorze : il y a Deux grands-mères.) Mais enfin, je n’ai pas la prétention de croire que ce sont mes seules grands-mères qui ont créé la mode.

Il existe une autre explication nettement plus scientifique de l’extinction des chandelles en tant que rite prénuptial inhérent à l’immédiat après-guerre de 1870. Nous devons cette explication au professeur Jean-Edern Von Saint-Bris qui sait de quoi il parle, puisqu’il fut chandelier du Troisième Reich avant de remporter Paris Nice en 1924, l’année ou l’arrivée de cette course se disputa dans un bougeoir. Des immenses travaux du professeur Von Saint Bris, il ressort en substance que la disparition de la coutume ludique. En Effet, une fois la bougie éteinte…

 

Je vous laisserais découvrir la suite du livre par vos propres moyens, mais c’est à n’en pas douter vraiment drôle. Bien qu’un peu dater parfois cela reste étrangement d’actualité si l’on y réfléchit bien.

 

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