Emotion article 2

Comment et pourquoi étudions-nous les émotions

 La biologie

 

NB : La biologie est ce qui nous permet de rendre compte des potentialités du corps. Malheureusement il faut aussi entendre que les connaissances que nous tirons du corps et de la biologie ont leurs limites pour le moment. Et qu’il est donc trop facile de réduire la question du savoir sur le sujet à la science pure.

 

Il est parfois intéressant de s’informer sur l’avancée des recherches. Ainsi il peut être intéressant de connaître les différentes zones en question qui sont liées à la mécanique des émotions. Il n’est pas rare que dans certains cas je demande à des patients de faire un bilan, pour vérifier que les problèmes émotionnels ne seraient pas un dérèglement hormonal, comme dans la maladie De Hashimoto, qui se trouve être un dérèglement thyroïdien, provoquant des sautes d’humeur.

 

La mécanique de base des émotions comprend :

  • Les glandes surrénales : sert à tenir notre corps en alerte lorsqu’il perçoit un danger ou pense en avoir perçu un
  • Le système nerveux autonome : responsable des phénomènes somatiques aigus
  • L’hypophyse & l’hypothalamus : responsable de la motivation et de la régulation des besoins
  • La substance réticulée : elle permet la coordination et la synthèse des actions de façon générale
  • Le paléo cortex : responsable de la mémoire et de l’intégration des émotions
  • Le néocortex : gestion des émotions

Certaines de ces structures ont une action rapide, d’autres lente ou encore différée, il y en a qui contrôlent ou commandent les autres.

 

NB : Vous pouvez vous rendre sur le site : http://lecerveau.mcgill.ca

 

Ce que nous aborderons d’important ici c’est le système de résonances – les fameux neurones miroir :

 

Extrait du cours de biologie de l’université de MACGIL (Canada)

Dans l’aire F5 du cortex prémoteur ventral du singe, on a découvert, vers le milieu des années 1990, que certains neurones émettaient des potentiels d’action non seulement lorsque le singe faisait un mouvement de la main ou de la bouche, mais aussi lorsqu’il regardait simplement un autre animal ou un humain faire le même geste. On appela ces neurones des « neurones miroirs » parce que l’action observée semble reflétée, comme dans un miroir, dans la représentation motrice de la même action chez l’observateur.

Outre les neurones miroirs qui s’activent lorsque nous voyons se réaliser la même action que celle pour laquelle ils sont impliqués quand nous la faisons, un autre type de neurones dits « canoniques » s’activent quant à eux à la simple vue d’un objet saisissable par le mouvement de préhension de la main codé par ce neurone. Comme si le cerveau anticipait une interaction possible avec cet objet et se préparait en conséquence.

 

Ces deux types de neurones ont cependant en commun d’être activés par une action, qu’elle soit effectuée, vue ou anticipée. Parce que nous pouvons prévoir les conséquences de nos propres actions, certains ont avancé que les neurones miroirs pourraient être le substrat neuronal de notre capacité à comprendre également la signification d’une action faite par autrui.

 

Or cette compréhension des actions de l’autre est à la base des relations sociales et particulièrement de la communication interindividuelle. Cette découverte revêt donc un caractère extrêmement intéressant pour expliquer comment on peut se représenter l’état d’esprit et les intentions des autres. Enfin, le fait que l’aire F5, chez le singe, est considérée comme l’homologue de l’aire de Broca chez l’humain suggère aussi une implication des neurones miroirs dans la communication humaine.

L’hypothèse avancée est donc que le système moteur, par l’entremise de ses neurones miroirs, serait impliqué dans la perception de la parole. La « résonance motrice » générée par les neurones miroirs ayant été détournée de sa fonction première par l’évolution (ou exaptée) pour servir le langage. On peut dès lors apprécier l’économie d’un tel système cognitif puisque l’individu comprend ce que font (ou ce que disent) ses semblables à partir de la représentation interne de ses propres capacités motrices.

C’est que la communication intentionnelle entre deux individus diffère des simples cris d’alarme des animaux qui signalent un danger indistinctement à tous les membres du groupe. Au contraire, la communication intentionnelle requiert un transmetteur d’information et un second individu attentif pour recevoir cette information. Parmi toutes les origines possibles du langage, il se peut que la première forme de communication intentionnelle chez l’humain soit passée par l’imitation des gestes et les expressions faciales. D’où le rôle possible des neurones miroirs pour partager ces représentations communes et, éventuellement, un langage commun.

 

Ces dernières données peuvent être comprises comme un apport sur la perception des phénomènes que nous connaissons tous sous le nom d’empathie.

 

Approche éthologique

 

L’approche étiologique est importante, elle nous permet entre autres choses de dire et comprendre que les émotions sont générales à quasiment toutes les espèces de mammifères.

On parlera ici de l’étude « objective » des comportements naturels, qui s’opposent d’une certaine manière aux situations expérimentales de laboratoire. Cette méthode nous permet de faire une comparaison entre les animaux et nous. Pour cela nous nous penchons sur les comportements émotionnels non verbaux, qui seraient l’expression de ces fameuses émotions. Cela nous permet de comprendre parfois le rôle de notre corps dans l’interaction que l’on peut avoir avec l’autre en société.

 

Les notions :

  • D’expression faciale
  • De régulation interactionnelle
  • D’analyse corporelle

 

Il faut bien concevoir que les animaux se révèlent avoir une vie émotionnelle extrêmement riche. Certes ils ne peuvent pas communiquer de la même manière que nous, mais ils éprouvent les mêmes émotions de bases. Les mammifères éprouvent des modèles comportementaux proches des nôtres : la colère, la peur, la surprise… La tristesse (voir vidéo du gorille). Certains mammifères peuvent avoir ce que nous appelons des états dépressifs, et se laisser mourir (éléphant).

 

Expérimentale

C’est une partie de la psychologie qui essaye de modéliser « scientifiquement » le fonctionnement mental. C’est-à-dire de faire des expériences dites reproductibles pour infirmer ou affirmer des hypothèses.

Ce que vous pouvez retenir des sciences cognitives, c’est que les émotions influencent : l’attention, la mémorisation à long terme… En gros les cognitivistes tapent dans ce qu’à une époque reculée on a appelé le « bon sens ». Mais eux, ils le prouvent scientifiquement.

 

Résumé :

« Les « états émotionnels » sont ainsi classiquement caractérisés par trois types de manifestations : les unes physiologiques, les autres comportementales, les troisièmes psychiques. Aucun de ces aspects ne suffit à lui seul à définir les phénomènes affectifs, mais tous y concourent à divers titres : ils sont complémentaires, irréductibles mais non incompatibles. » (Jacques Cosnier)

Bibliographie

[1] Darwin (1872) l’expression des émotions chez l’homme et les animaux

[2] Ekman,P., (1973), Cross cultural studies of facial expressions. In P. Ekman (Eds.), Darwin and facial emotion. New York : Academic Press.

(1984), Expression and the nature of emotion. In : K. R. Scherer & P. Ekman (Eds.), Approaches to emotion, Hillsdale, N. J., Lawrence Erlbaum, 319-344.

(1992), An argument for basic emotions, Cognition and emotion, 6, 169-200.

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(1978), The facial action coding system. Palo Alto : Consult. Psychologist Press. (1986), A new pan-cultural facial expression of emotion, Motivation and

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Ekman, P., Levenson, R., Friesen, W. V., (1983), Automatic nervous system activity

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Ekman, P., Sorensen, E. R. & Friesen, W. V., (1969), Pan-cultural elements in facial displays of emotion, Science, 164, 86-88.

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