Parfois avoir des attentes élevé, n’est pas une bonne chose. Cela vous gâche le plaisir que vous pourriez d’avoir à découvrir le monde avec simplicité. C’est d’ailleurs ce qui m’avait beaucoup étonné en lisant le livre « en finir avec Eddy Belle gueule » d’Édouard Louis. Bien qu’étant un roman « autobiographique » plutôt sombre, la plume légère de cet auteur vous entraîne dans l’existence de ce petit garçon faisant face à une réalité complexe qui est la sienne. La tragédie d’une existence de soumission à la jouissance de l’Autre pour aboutir à un désir d’existence propre. Une aventure trouble mais d’un intérêt véritable. J’avais dû lire ce livre au détour d’une consultation où quelqu’un avait dit à l’un de mes patients, qu’il correspondait au personnage du roman. Voilà bien un cliché agaçant, comme si tous les gays avaient la même représentation « hystorique » de leur monde interne. Puis pour être honnête, je n’y ai jamais retrouvé mon patient…
Chemsex de Johann ZARCA
Le dernier livre de Johann Zarca, comment d’écrire ce petit moment de lecture angoissante ?
C’est le premier roman que je lis de ce Monsieur, et il m’a provoqué la même sensation qu’à la lecture « des Métamorphose » de Kafka.
D’ailleurs, pour l’anecdote il semble que rien ne m’aurait poussé à lire ces deux romans si ce n’avait été pour le travail et mon côté contradicteur. Le premier de Kafka je l’ai lu avec beaucoup d’humour par défis après une pseudo-agression d’un camarade à l’université. Interpellée par un professeur de littérature celle-ci me prend à partie en me confondant avec un autre étudiant qui lui avait fait part de la comparaison entre « l’étranger » de Camus et les métamorphoses. N’ayant pas le temps de dire que ce n’était pas moi, n’étant vraiment pas fan de la plume allemande, une étudiante me coupe la parole et m’agresse littéralement en me traitant de menteur. Petit souvenir qui me fait rire aujourd’hui, puisque, je n’ai jamais eu l’occasion d’en dire quoi que ce soit m’ayant coupé la parole. Le soir même j’achète ce roman le lit en une heure dans le métro et le lendemain m’amuse à prendre la parole, le livre à la main pour le comparer et agacer ma joyeuse camarade, grande fidèle de la religion d’Augustus CARP…
Ce qui est drôle dans tout cela c’est que j’ai détesté lire se livre. La descente aux enfers d’un jeune homme qui hallucine devenir un cafard est retranscrite avec une telle splendide horreur, que vous-même êtes pris aux pièges de mots de l’auteur, comme aliéné par le livre à la torpeur que ressent son personnage. Vous devez terminer pour vous échapper de ce cauchemar dramatique. Si certains d’entre vous se demande ce que c’est la schizophrénie, je les invite à lire ce livre. Vous comprendriez la réalité du morcellement de la psyché soit d’une angoisse, qui vous pousse à délirer et prendre la voie de l’hallucination.
Communication & psychologie sociale
Introduction
Un peu de psycho dans la communication, pourquoi ?
Parce que la communication est, avant tout, une activité psychique d’interaction. L’être humain n’est pas un individu seul dans un monde qui lui appartient où il pourrait créer ses propres règles. Il est en permanence en interaction avec l’Autre. On met une majuscule à « autre », parce que cela suppose que la personne est différente de nous. C’est une idée qui peut paraître incongrue mais, pas tant que cela, en psychologie. L’idée que l’on puisse laisser une place à l’Autre n’est forcément une chose évidente et peut-être un point névralgique de la communication.
Question : mais de quelle psychologie allons-nous parler ?
Réponse : la psychologie sociale
Qu’est-ce que la psychologie sociale ?
Définition de la psychologie sociale :
À pour objectif de comprendre comment les individus se perçoivent et perçoivent les autres ; et aussi, comment ils se laissent influencer et influencent les autres ; s’entendent avec les autres
La psychologie sociale étudie la formation des premières impressions.
Rapidement pour certains chercheurs de psycho-sociale, cette discipline est une science… Pourquoi ? Quelle différence y a-t-il entre la psychologie sociale et le sens commun (croyances) ?
Elle propose une étude systématique et reproductible
- Savoir moins subjectif
- Plus cohérent
- Mais pas infaillible (contrairement au sens commun qui n’aime pas être remis en question)
Elle a pour but de comprendre et d’analyse les processus cognitifs sociaux (c’est-à-dire les cognitions reliées au monde social ou l’interaction).
Note :
- Les processus cognitifs sont des processus qui montrent comment notre mémoire, nos perceptions, nos pensées, nos émotions, notre motivation influencent notre compréhension du monde et guident nos actions.
- Les processus sociaux nous apprennent comment les réactions de la part des autres, nous affectent. Par « nous affectent », on parle ici de notre capacité à penser, à exprimer nos impressions ou même d’entrer en action nos actions (la présence des autres et par extension les médias…)
Pourquoi est-ce important ou intéressant d’envisager cette matière ?
Tout simplement parce que la psychologie analyse la façon par laquelle nos pensées, nos sentiments, nos comportements sont influencés par la pensée imaginaire, implicite ou explicite des gens qui nous entourent. Ici nous pouvons prendre un exemple souvent entendu à l’université : « le prof a toujours raison et, ou il n’a jamais tort ». D’une certaine manière, les profs se jouent de nous à plusieurs niveaux.
Explication : être professeur c’est « automatiquement » être dans une représentation d’autorité. Mais cette autorité exprimée de manière écrasante peut (doit) généralement provoquer un sentiment de défaite, sentiment qui demande un changement. Ce changement, c’est la possibilité d’exprimer notre point de vue.
En imposant l’idée qu’il a raison, il impose explicitement l’idée qu’il pouvait, ne pas avoir raison. Ce qui pousse chacun d’entre nous, à nous questionner sur ce que le prof ou simplement la personne qui est en face de nous dit ( voir la vidéo sur l’effet Semmelweis).
Comme a pu le dire Moscovici en 1994, la psychologie sociale est une étude du « conflit entre l’individuel et le collectif ».
Petit Schéma n°1, qui résume l’idée de base de la communication :
Sujet (émetteur) → Objet (récepteur)
(Comment je réagis face à un objet)
Avec la psychologie sociale un nouveau regard sur l’interaction a été possible
Alter
↑ ↑
Sujet → Objet
- Réaction par rapport à Alter (nos croyances, ce qui veut dire notre expérience et le cumul de celles-ci ou comment un simple bruit de bois dans un mur devient la réincarnation de votre grand-mère qui communique avec vous)
Communication & lecture
Introduction
4 systèmes d’écriture (voir cours sur le langage pour revenir à la notion de système) :
- La pictographie : qui est le système finalement reconnu comme le plus simple. La signification est directement
représentée par le symbole. Le symbole en lui-même n’est pas arbitraire : un chat est représenté par un chat.
- La logographie : ici on passe au niveau supérieur avec la question du concret et de l’abstrait. C’est-à-dire que certains signes peuvent exprimer quelque chose d’abstrait. Le chinois parfois est considéré comme une semi-logographie.
- Système syllabique : un signe représente une syllabe.
- L’alphabétique : en français vous avez 26 lettres.
L’alphabet apparaît vers -3800 av. JC et l’écriture -5400 av. JC. Contrairement à ce qui concerne le langage, le génome n’a pas pu se développer aussi rapidement pour accroître les circuits cérébraux pour la lecture. Mais alors comment faisons-nous pour lire ? C’est Dehaene qui propose une théorie sur le recyclage de zones cérébrales. Ce serait donc selon lui les mêmes neurones qui reconnaissent les objets et qui vont être utilisés pour reconnaître les lettres.
L’évolution du système d’écriture et de la lecture est très liée à notre capacité à communiquer. Plus les concepts deviennent compliqués et abstraits, plus l’Homme a eu besoin de changer le système anciennement utilisé, car trop contraignant. Par exemple, comme faire passer un message secret dans l’armée si les signes que vous utilisez sont lisibles pour tout le monde ?
À savoir :
Quand on lit, toutes les zones de l’œil ne sont pas utiles, seulement celle de la fovéa est réellement utilisée. Puisque c’est l’unique zone qui capte le maximum de détails, pour ce qui sert à la reconnaissance.
La conséquence de l’utilisation de la Fovéa pour la lecture, c’est ce que l’on appelle la saccade oculaire, pendant ce mouvement l’œil est en partie aveugle. Il est focalisé sur l’information importante, c’est-à-dire la reconnaissance des signes ou des symboles.
Il faut des compétences de lecture et de compréhension pour les activités de la vie quotidienne.
Pourquoi comprendre ?
« La lecture est spécifique à l’homme, qui constitue une de ses aptitudes les plus complexes qui intègre beaucoup de choses, le fait de maîtriser des techniques de décodages, de mises en correspondances, des lettres avec des mots, capacités à faire.
Une analyse syntaxique, accès aux informations en mémoire, interprétations sémantiques, … Aptitude complexe : est fonction d’aptitudes plus basiques. »
Communication et compréhension … De quoi parlons-nous ?
Les chercheurs ont essayé d’identifier les processus et les opérations par lesquelles les informations sont traitées pour finir par une représentation. La représentation que l’on construit est une représentation des significations qu’exprime le texte quand on le lit, et d’une certaine manière quand on parle aussi.
3 types de questions vont se poser :
- Quelles sont la nature et la structure de cette représentation ?
- Quels sont les processus et les opérations mis en œuvre pour la construire ?
- Quel va être son devenir en mémoire ?
Il faut savoir qu’il y a plusieurs niveaux de représentations, selon Brandford, Barclay et Francks (1972) : « Le sens d’un texte ne se trouve pas en soi dans le texte, il est construit par les lecteurs ». Cela veut dire que pour toutes choses, il faut partir de l’individu pour comprendre la représentation et, plus encore pour comprendre les représentations qu’il s’est fait et qui structure ou construit son discours. Ce qui veut dire que les phrases ne sont pas simplement des faits que l’on débite mais qu’il y a quelque chose derrière ce que l’on appelle certes, de l’information linguistique mais, qui est relié aux connaissances que l’on a engrangées durant notre vie et qui nous permettent de mettre du sens à ce qui est énoncé.
3 niveaux de représentations :
- Représentation de surface : mot exactement employé
- Représentation propositionnelle : on peut remplacer par une paraphrase dans laquelle les mots et la structure syntaxique diffèrent mais, préservent le contenu sémantique
- Modèle mental : qui est au-delà de ce qui est énoncé par l’autre et par nous-même. Ici on fait référence à ce que l’on nomme l’inférence…
Ces différents niveaux sont importants, parce que cela nous permet de réagir autrement. Une personne qui ne comprend « le second degré » et qui n’a pas la capacité de comprendre l’humour, n’aura pas la même réaction… Comment acquiert-on cela ?
Qu’est-ce que l’inférence ?
- Les inférences de liaison assurent la cohérence, permettant d’établir des liens entre les énoncés successifs. Quand vous parlez de quelqu’un, vous utilisez en premier lieu son nom, puis vous direz il ou elle. Vous inférez que vous parlez toujours de la même personne. C’est pour cela qu’il peut y avoir des quiproquos.
- Les inférences « élaboratives » engendrent de nouvelles propositions, Elles peuvent être :
- Instrumentales
- Causales
- Prédictives
La connaissance va être un facteur important de la construction d’une inférence. Certaines choses vont paraître extrêmement logiques pour une personne et, pas du tout pour une autre, parce qu’elles n’auront pas la même connaissance.
L’idée est que nous sommes tous plus ou moins experts d’un domaine et, que cette expertise au moment de la lecture permet d’intégrer les connaissances et de construire un modèle mental ou de représentation, et qui permet une représentation plus riche et donc d’avoir des récupérations plus efficaces.
« Comprendre implique la mémoire mais mémoriser n’est pas comprendre. »
Communication et Langage
Le langage
Comment parle-t-on ? Vous êtes-vous déjà demandé comment vous arriviez à communiquer avec les autres ? Pourquoi est-ce que je communique ? Qu’est-ce que je communique ? Voire, qu’est-ce que les autres essayent de me communiquer. En psychanalyse Lacan a dit qu’il n’y avait pas de communication, pourquoi selon certains penseurs nous ne communiquons pas ? Alors que c’est cette même personne qui a dit : parler c’est être, du coup on « parlêtre ».
Pour un adulte, il faut encore nuancer cette phrase, parler c’est une chose qui se fait facilement, vous réfléchissez et les mots viennent pour exprimer votre pensée. D’ailleurs tous les gens qui disent « je ne le pensais pas quand j’ai dit cela », eh bien c’est impossible en réalité, vous avez forcément dû le penser pour le dire. Par contre vous pouvez avoir des regrets de l’avoir formulé ou même cogité. Nous sommes humains et parfois la pensée peut être dépassée par la colère et c’est donc la vengeance qui nous motivait. C’est très tôt que l’on commence à véhiculer des idées, la première représentation, au final, c’est souvent Maman ou Papa, pour l’enfant. Ce premier mot est déjà une idée. C’est une démonstration de l’esprit de sa capacité à représenter indépendamment de soi un autre. Un autre que l’on peut appeler ou nommer. On peut donc avoir un pouvoir sur lui. Le langage s’installera normalement entre 2 et 4 ans et se développera tout au long de la vie. Nous apprenons de nouveaux mots pour véhiculer au mieux nos émotions, idées, pensées… Faire dans le concret ou dans l’abstrait.
Il faut savoir avant toutes choses que le langage est un système. C’est un ensemble organisé de principes coordonnés de façon à former un tout… On parle ici d’un système de communication qui permet de véhiculer notre monde interne par différents biais : parole/ écriture/gestuelle
Système Français
- 33 phonèmes
- 40 000 mots générés par ces phonèmes (lexique mental d’un individu, jusqu’à 50 000 avec les noms propres).
- Des milliards de phrases à partir de ces mots, tout au long de notre vie
Pour votre culture :
- Qu’est-ce qu’un phonème ?
C’est ce que l’on appelle une unité verbale. Le phonème étant le plus petit, le son de base, qui va permettre de composer un mot. Il y a des exceptions, normalement un phonème en lui-même ne compose pas un mot.
Attention le phonème ne doit pas être confondu avec la syllabe
Pour pouvoir développer les 33 phonèmes il faut s’aider d’éléments encore plus petits qui sont les traits phonétiques.
Les traits phonétiques sont :
- Lieu d’articulation,
- Le mode d’articulation
- Le voisement pour les consonnes. (Le voisement est le fait de faire vibrer les cordes vocales)
À savoir :
- Pour les voyelles, on a 4 traits phonétiques :
- La nasalité : orale ou nasale (I = orale)
- Le degré d’ouverture vocale : ouvert ou fermé
- Le point de fermeture maximum : antérieur ou postérieur
- L’arrondissement des lèvres : arrondis ou non
Une étude faite aux États Unis a démontré l’importance dans la facilité de véhiculer un message scientifique et la possibilité de lui accorder du crédit. Cette étude faisait la comparaison entre des gens qui parlaient avec un accent anglais correct et d’autres avec un accent de l’étranger. Il a été montré lors de cette expérience que les gens accordaient moins de crédit aux personnes avec accent, et, que pour réajuster le niveau, il fallait que ces personnes en faisant leur présentation s’excusent de leur accent. Cela vous renvoie à l’idée de norme et de conformisme.
- Qu’est-ce que les morphèmes ?
Le morphème c’est la combinaison des phonèmes, c’est la plus petite combinaison qui va avoir un sens ou une signification. Cela peut être une partie d’un mot comme le préfixe ou, le suffixe, ou autre, la combinaison des deux voir le mot en lui-même.
Il y a par contre 2 grandes catégories :
- Les morphèmes liés qui existent toujours en combinaison avec un autre morphème (comme –re),
- Les morphèmes libres qui peuvent constituer de façon isolée un mot sans être lié à un autre morphème.
- Exemple :
- Honteux – morphème libre
- Honte et un morphème lié -eux
- Exemple :
C’est grâce à la capacité de manipuler les morphèmes que l’on peut créer de nouveaux mots. D’une certaine manière c’est la mécanique du néologisme… ou de l’équivoque dans le langage des oiseaux.
Note : On n’est pas forcément capable de générer 40 000 mots mais on peut comprendre 40 000 mots grâce à ces combinaisons.
- Qu’est-ce que la syntaxe ?
C’est notre capacité à combiner les mots. La syntaxe est différente d’une langue à une autre, elle est donc gérée par un certain nombre de règles qui sont elles aussi différentes du pays d’origine.
C’est grâce à cet ensemble de règles que l’on arrive à faire la distinction dans certains énoncés, exemple :
- Un chasseur chasse un lapin
- Un lapin chasse le chasseur
Ces règles, vous les connaissez c’est la grammaire. D’ailleurs très récemment en France et aux États Unis, il a été démontré que la grammaire est un processus universel. Donc que nous possédons tous une grammaire, c’est une composante de l’être humain.
(Voir Chomsky)
- Caractéristique universelle du langage, ou qu’est-ce que l’on peut appeler un langage ?
Pour cela il faut prendre en compte 7 points :
- La sémantique
- L’arbitraire du signe
- La productivité (combinaison)
- Le déplacement (représentation)
- La transmission culturelle
- L’usage spontané
- La double articulation (phonème/morphème)
Juste pour voir si vous suivez !
Je fais cette petite blague souvent en thérapie quand on me pose la question de ce que l’on apprend en psychologie… Je parle des cours les plus étranges que j’ai pu y recevoir, comme celui sur les abeilles… bonne lecture
- La danse des abeilles
L’abeille fait une « danse frétillante » avec des caractéristiques différentes :
- L’angle de la danse qui indique la direction de la source de nourriture en fonction du soleil et de la ruche.
- Vitesse de la danse qui est inversement proportionnelle à la distance de la nourriture (plus la source est proche plus la danse est rapide)
On détecte différents dialectes chez l’abeille, ces danses ne sont pas les mêmes suivant la famille d’abeilles.
Michelsen construit un robot qui stimule une abeille danseuse : on observe que les vraies abeilles vont se déplacer vers la source, donc cela élimine que l’abeille utilise des indices olfactifs et que ce n’est que la communication.
Question les abeilles parlent-elles ?
Merci de répondre à cela en faisant un comparatif en 7 points tel que je viens de vous le proposer.
Conclusion
- Le langage est universel, il n’y a aucun peuple qui ne parle pas.
« On a un système d’acquisition du langage inné et s’il n’est pas stimulé assez tôt on aura toujours des retards de langage. Le système est inné mais il a besoin de la stimulation de l’environnement pour se mettre en place. La flexibilité d’un tel système est importante ».