Le langage

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Le langage, un substitut du réel

Le langage est notre capacité à évoquer le réel. C’est parler de ce qui est, de ce qui existe. Il nous permet de communiquer avec les autres, de partager nos idées et nos expériences. Il est toujours un décalage, une représentation imparfaite. D’ailleurs il ne s’agit pas de reproduire le réel de manière exacte, mais de le représenter de manière approximative par des éléments linguistiques, appelés symboles.

Un symbole est un substitut qui vient représenter l’objet réel. Il est constitué d’un signifiant, c’est-à-dire d’un élément linguistique qui renvoie à un signifié, c’est-à-dire à une signification.

Pourquoi est-ce important en thérapie ?

Le symbole est un concept important en thérapie, car il permet de comprendre le fonctionnement de l’inconscient. L’inconscient est structuré par le langage, et comme le langage. Et les symboles sont le moyen par lequel l’inconscient se manifeste.

En analysant les symboles utilisés par le patient, le thérapeute peut l’aider à comprendre ses désirs refoulés et ses conflits intérieurs.

Cette interprétation est compatible avec la théorie de Jacques Lacan sur le langage. Lacan considère que le langage est un système de signes qui permet de représenter le réel. Cependant, il est toujours un décalage, c’est une représentation imparfaite. C’est pourquoi il est nécessaire d’interpréter le langage pour en comprendre le sens. Et non pas les émotions de votre visage, ou par l’imposition de pierre…

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Dévoiler les subtilités de la scansion en psychanalyse

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Introduction à la psychanalyse et à la scansion

La psychanalyse est une discipline qui explore les abysses de notre esprit, cherchant à comprendre les motivations inconscientes qui influencent la vie quotidienne.  Il y a outil essentiel dans cette quête, que l’on nomme la scansion, un concept complexe qui permet d’analyser les structures linguistiques et symboliques présentes dans la parole du patient. Dans cet article, nous allons essayer de dévoiler les subtilités de la scansion, en examinant son rôle dans la compréhension de l’impuissance, de la castration, de l’impasse.

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Décoder le langage de l’esprit : Le pouvoir de la scansion dans l’interprétation psychanalytique

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« Quand l’homme oublie qu’il est le porteur de la parole, il ne parle plus. C’est bien en effet ce qui se passe : la plupart des gens ne parlent pas, ils répètent, ce n’est pas tout à fait la même chose. Quand l’homme ne parle plus, il est parlé. »

Le mythe individuel du névrosé : Poésie et vérité dans la névrose
Jacques Lacan

 

L’une des formes les plus anciennes et les plus puissantes de communication humaine est la poésie. À travers les âges, les poètes ont utilisé des mots et des rythmes pour exprimer des émotions, des idées et des expériences profondes. La poésie est un genre littéraire qui utilise le langage pour créer des images, des sonorités, des rythmes et des émotions. Elle est souvent considérée comme une forme d’expression artistique qui cherche à capturer la beauté et la complexité de l’expérience humaine.

La poésie peut être écrite sous de nombreuses formes différentes, y compris le vers, la prose poétique et le vers libre. Elle peut également être divisée en différents genres, tels que la poésie lyrique, épique et dramatique.

La poétique est l’étude de la poésie. Elle examine les différents apparences, tels que la forme, le style, le contenu et la signification. Elle peut être utile pour comprendre et apprécier un texte. Il y a un aspect de cette étude qui va au-delà des mots et qui peut nous aider à accéder à un niveau plus profond de compréhension : la scansion.

Pa exemple la phrase : « on mange, les enfants » et « on mange les enfants », ne nous propose pas du tout la même idée.  Sans la ponctuation le sens change. Dans un cas c’est une invitation, dans un autre c’est du cannibalisme.

Dans cet article, nous explorerons le pouvoir de la scansion dans l’interprétation psychanalytique, en examinant comment l’analyse des rythmes et des schémas poétiques peut nous aider à décoder les messages cachés de l’esprit.

 

Comprendre le rythme en poésie

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Moi, j’embrasse de Clement G.

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Parfois avoir des attentes élevé, n’est pas une bonne chose. Cela vous gâche le plaisir que vous pourriez d’avoir à découvrir le monde avec simplicité. C’est d’ailleurs ce qui m’avait beaucoup étonné en lisant le livre « en finir avec Eddy Belle gueule » d’Édouard Louis. Bien qu’étant un roman « autobiographique » plutôt sombre, la plume légère de cet auteur vous entraîne dans l’existence de ce petit garçon faisant face à une réalité complexe qui est la sienne. La tragédie d’une existence de soumission à la jouissance de l’Autre pour aboutir à un désir d’existence propre. Une aventure trouble mais d’un intérêt véritable. J’avais dû lire ce livre au détour d’une consultation où quelqu’un avait dit à l’un de mes patients, qu’il correspondait au personnage du roman. Voilà bien un cliché agaçant, comme si tous les gays avaient la même représentation « hystorique » de leur monde interne. Puis pour être honnête, je n’y ai jamais retrouvé mon patient…

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Chemsex de Johann ZARCA

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Le dernier livre de Johann Zarca, comment d’écrire ce petit moment de lecture angoissante ?

C’est le premier roman que je lis de ce Monsieur, et il m’a provoqué la même sensation qu’à la lecture « des Métamorphose » de Kafka.

D’ailleurs, pour l’anecdote il semble que rien ne m’aurait poussé à lire ces deux romans si ce n’avait été pour le travail et mon côté contradicteur. Le premier de Kafka je l’ai lu avec beaucoup d’humour par défis après une pseudo-agression d’un camarade à l’université. Interpellée par un professeur de littérature celle-ci me prend à partie en me confondant avec un autre étudiant qui lui avait fait part de la comparaison entre « l’étranger » de Camus et les métamorphoses. N’ayant pas le temps de dire que ce n’était pas moi, n’étant vraiment pas fan de la plume allemande, une étudiante me coupe la parole et m’agresse littéralement en me traitant de menteur. Petit souvenir qui me fait rire aujourd’hui, puisque, je n’ai jamais eu l’occasion d’en dire quoi que ce soit m’ayant coupé la parole. Le soir même j’achète ce roman le lit en une heure dans le métro et le lendemain m’amuse à prendre la parole, le livre à la main pour le comparer et agacer ma joyeuse camarade, grande fidèle de la religion d’Augustus CARP…

Ce qui est drôle dans tout cela c’est que j’ai détesté lire se livre. La descente aux enfers d’un jeune homme qui hallucine devenir un cafard est retranscrite avec une telle splendide horreur, que vous-même êtes pris aux pièges de mots de l’auteur, comme aliéné par le livre à la torpeur que ressent son personnage. Vous devez terminer pour vous échapper de ce cauchemar dramatique. Si certains d’entre vous se demande ce que c’est la schizophrénie, je les invite à lire ce livre. Vous comprendriez la réalité du morcellement de la psyché soit d’une angoisse, qui vous pousse à délirer et prendre la voie de l’hallucination.

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Communication & développement

 

 

« L’individu est essentiellement social. Il l’est non pas par la suite de contingences extérieures, mais par la suite d’une nécessité intime. Il l’est génétiquement ». H., Wallon, 1946.

 

Comme dit dans différents articles sur le développement l’être humain est un animal grégaire comme le loup. Cela veut dire qu’il a besoin d’être en interaction avec un Autre. Vous pouvez reprendre cette idée dans mon articles sur le développement de l’enfant, que pour le bon développement de l’enfant, il faut une interaction particulière pour qu’il survive, soit minimum 20 minutes de blabla avec lui chaque jours. Le besoin d’attachement est donc une un besoin vital au même titre que se nourrir chez le nourrisson. C’est à partir de ce besoin que l’homme va commencer à entrer en interaction avec les Autres.

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Communication & psychologie sociale 2

Pour faire suite à l’expérience faite en cours voici, un aperçu rapide de la question de la comparaison sociale.

L’un des personnages importants en psychologie sociale, c’est Léon Festinger. Ce monsieur, a proposé une approche particulière de notre besoin, ou désir de nous comparer aux autres. La comparaison peut être vue comme une demande d’évaluation inconsciente de ses opinions ou aptitudes. D’une certaine manière, c’est ce que l’on appelle le jugement interne.

D’après Festinger quand nous n’avons pas de critères objectifs suffisant pour émettre notre jugement interne, nous nous dirigeons vers les autres (individuel ou groupal). C’est finalement ce que l’on nomme un « référent social ». Aujourd’hui le référent social n’est autre que l’ordre mondial des scientifiques. D’ailleurs écoutez les médias, dès qu’ils ont quelque chose à nous faire avaler ils nous disent : « notre expert scientifique ceci ou cela » il est toujours question d’un expert qui possède la science. Au Moyen Âge, les experts étaient les prêtres et l’église. Dieu était le référent social.

Ce besoin d’évaluation qui se doit d’être précis sous peine de provoquer de l’anxiété pousse chacun d’entre nous à certaines choses :

  1. Chercher un référent
  2. Ce référent se doit d’être semblable à moi
  3. Mais il doit aussi être supérieur à moi, paradoxe, il doit être mieux que moi pour que j’accorde du crédit à ce qu’il dit. Mais attention pas trop sinon… Cela devient de la tyrannie
  4. Qu’il m’apporte suffisamment d’information

Cependant des travaux plus récents ont nuancé ce propos en montrant :

  1. Que la cible (l’orientation) peut varier (cf. comparaison libre vs. Imposée)
    1. Comparaison ascendante, autrui meilleur que soi = s’améliorer
    2. Comparaison descendante, autrui moins bon que soi = rehausser l’estime de soi
    3. Comparaison latérale, autrui aussi bon que soi = valider, s’assurer que les gens pensent comme nous (cf. opinions).
  2. Que la comparaison est une source d’émotion, de ressenti (nous conduit parfois dans des états affectifs forts, notamment à l’égard de cette personne, forme de mépris, pitié ou désir).
  3. Que le choix de la cible de comparaison dépend aussi du type de question (du problème) posé.

Petit détour vers nos amies les émotions !

Un chercheur du nom de Schachter a cherché à ramener les différentes idées proposées plus haut aux émotions. Selon lui, les comportements de l’Homme (c’est-à-dire d’avoir besoin des autres) sont certes induits par une recherche de comparaison sociale. Mais ces comportements devraient disparaître à partir du moment où les personnes pourraient avoir un feedback vis-à-vis de leurs émotions mais aussi de celles des autres. Il n’y aurait pas « d’incertitude », pas d’inconnu dans l’équation. D’une certaine manière on parle ici d’un contrôle complet de l’environnement.

Des expériences ont été menées pour savoir si cela avait un véritable impact sur l’homme. Gérard et Robbie (1961 et 1963), ont démontré que c’était donc un mouvement d’incertitude qui poussait l’Homme à se comparer. De même du coup à s’affilier, avec le manque de feedback il est plus facile de se soumettre au groupe, si je pense comme eux, je suis dans mon bon droit…

Pour aller plus loin vous pouvez vous intéresser aux expériences de Milgram.

 

Conclusion générale :

  1. Le processus de la comparaison sociale est un mouvement qui pousse à la recherche de consensus et favoriserait le conformisme.
  2. Ce processus montre que nos perceptions, nos jugements, nos ressentis sont en grande partie relatifs aux groupes (ou aux personnes qui les représentent) servant à la comparaison.
    1. Si je me compare avec des amis qui partent pendant les vacances aux Bahamas je me sens malheureux = comparaison ascendante.
    2. Alors que si je me compare avec des amis qui partent en Bretagne (où il pleut souvent), je me sens mieux = comparaison descendante.

 

 

 

Communication & psychologie sociale

Introduction

Un peu de psycho dans la communication, pourquoi ?

Parce que la communication est, avant tout, une activité psychique d’interaction. L’être humain n’est pas un individu seul dans un monde qui lui appartient où il pourrait créer ses propres règles. Il est en permanence en interaction avec l’Autre. On met une majuscule à « autre », parce que cela suppose que la personne est différente de nous. C’est une idée qui peut paraître incongrue mais, pas tant que cela, en psychologie. L’idée que l’on puisse laisser une place à l’Autre n’est forcément une chose évidente et peut-être un point névralgique de la communication.

 

Question : mais de quelle psychologie allons-nous parler ?

Réponse : la psychologie sociale

 

Qu’est-ce que la psychologie sociale ?

Définition de la psychologie sociale :

À pour objectif de comprendre comment les individus se perçoivent et perçoivent les autres ; et aussi, comment ils se laissent influencer et influencent les autres ; s’entendent avec les autres

La psychologie sociale étudie la formation des premières impressions.

Rapidement pour certains chercheurs de psycho-sociale, cette discipline est une science… Pourquoi ? Quelle différence y a-t-il entre la psychologie sociale et le sens commun (croyances) ?

Elle propose une étude systématique et reproductible

  • Savoir moins subjectif
  • Plus cohérent
  • Mais pas infaillible (contrairement au sens commun qui n’aime pas être remis en question)

 

Elle a pour but de comprendre et d’analyse les processus cognitifs sociaux (c’est-à-dire les cognitions reliées au monde social ou l’interaction).

Note :

  • Les processus cognitifs sont des processus qui montrent comment notre mémoire, nos perceptions, nos pensées, nos émotions, notre motivation influencent notre compréhension du monde et guident nos actions.
  • Les processus sociaux nous apprennent comment les réactions de la part des autres, nous affectent. Par « nous affectent », on parle ici de notre capacité à penser, à exprimer nos impressions ou même d’entrer en action nos actions (la présence des autres et par extension les médias…)

 

Pourquoi est-ce important ou intéressant d’envisager cette matière ?

Tout simplement parce que la psychologie analyse la façon par laquelle nos pensées, nos sentiments, nos comportements sont influencés par la pensée imaginaire, implicite ou explicite des gens qui nous entourent. Ici nous pouvons prendre un exemple souvent entendu à l’université : « le prof a toujours raison et, ou il n’a jamais tort ». D’une certaine manière, les profs se jouent de nous à plusieurs niveaux.

 

Explication : être professeur c’est « automatiquement » être dans une représentation d’autorité. Mais cette autorité exprimée de manière écrasante peut (doit) généralement provoquer un sentiment de défaite, sentiment qui demande un changement. Ce changement, c’est la possibilité d’exprimer notre point de vue.

En imposant l’idée qu’il a raison, il impose explicitement l’idée qu’il pouvait, ne pas avoir raison. Ce qui pousse chacun d’entre nous, à nous questionner sur ce que le prof ou simplement la personne qui est en face de nous dit ( voir la vidéo sur l’effet Semmelweis).

Comme a pu le dire Moscovici en 1994, la psychologie sociale est une étude du « conflit entre l’individuel et le collectif ».

 

Petit Schéma n°1, qui résume l’idée de base de la communication :

 

Sujet (émetteur)        →            Objet (récepteur)

(Comment je réagis face à un objet)

Avec la psychologie sociale un nouveau regard sur l’interaction a été possible

Alter

↑                 ↑

Sujet   →         Objet

 

  • Réaction par rapport à Alter (nos croyances, ce qui veut dire notre expérience et le cumul de celles-ci ou comment un simple bruit de bois dans un mur devient la réincarnation de votre grand-mère qui communique avec vous)

article 3 : introduction à la psychanalyse

La Spaltung

 

Pour commencer notre propos nous partirons des mots de Lacan dans les écrits :

 

« La division du sujet entre vérité et savoir est pour eux (les psychanalystes) un point familier. C’est celui où FREUD les convie sous l’appel du « Wo es war soll Ich werden « ; que je retra­duis, une fois de plus, à ac­centuer ceci : là où c’était, là comme sujet dois-je adve­nir. Or ce point, je leur en montre l’étrangeté à le prendre à revers, ce qui consiste ici plutôt à les ramener à son front. Comment ce qui était là à m’attendre depuis toujours […] d’un être obscur, viendrait-il à se totaliser d’un trait qui ne se tire qu’à le diviser plus nettement de ce que j’en peux savoir ? Ce n’est pas seulement dans la théorie que se pose la question de la double inscription, pour avoir provoqué la perplexité où mes élèves Laplanche et Pontalis auraient pu lire dans leur propre scission dans l’abord du problème la solution. […] Elle est tout simplement dans le fait que l’inscription ne mord pas du même côté du parchemin, venant de la planche à impri­mer la vérité ou celle du savoir. »[1]

 

Les deux registres de la subjectivité chez Lacan, sont comme dits, l’inconscient et le conscient ; la spaltung elle, c’est la traduction de la notion de division, c’est le mot allemand de la relecture de Freud.

Quand le sujet parle, il ne parle qu’à partir d’une idée de ce qu’il se fait de lui-même. Il ne parle qu’au travers de l’image qu’il se fait de lui. Nous pourrions dire que l’on fait semblant d’être nous-même, parce que l’on ne sait pas qui nous sommes en réalité. Et cela, justement parce qu’il y a la « première » division et que l’inconscient et le conscient sont scindés et qu’il y a cette part de nous qui nous échappe.

La naissance du sujet lacanien se fait avec la division, dans l’accès au langage. L’accès au langage représente la question préalablement abordée du signifiant et du signifié. À partir du moment où le sujet dit : « je suis », il ne parle plus vraiment de lui. Dans le réel, il parle de lui comme représenté dans l’idée de la personne qui lui a donné son nom, qui l’a donc « prénommé ». Par exemple, pour la question du prénom, les parents ont collé un signifiant sur qui nous pouvons être. C’est une représentation.

Le mot est un symbole et le symbole vient représenter ce qui existe dans le réel, mais pas seulement. Il faut aussi comprendre que le signifiant a du sens, cela fait donc prendre un sens. Néanmoins, à partir du moment où l’on nomme et impose un symbole pour parler d’une chose qui se trouve dans le réel, ce n’est plus vraiment l’être réel qui est dans le réel, mais sa représentation, où l’on bascule dans la réalité. Et donc avec un prénom vient tout ce qui était cimenté dans l’imaginaire des parents, ou dans leurs fantasmes. Par exemple, le fait d’être violoniste ou astronaute. En réalité, cela veut dire que le sujet est déjà accroché à tout cela dans l’imaginaire des parents. Nous pouvons ouvrir une parenthèse ici, et expliquer pourquoi un parent peut utiliser le mot « déçu ». Parce qu’ils peuvent avoir le sentiment, de ressentir une déception face à leurs attentes imaginaires vis-à-vis de ce que l’on est pour eux, de tout ce qu’ils avaient mis sur les épaules de leur bébé à la base. (Question : peut-on se soustraire à ça ? L’on pourrait émerger de cette problématique en ayant travaillé sur soi, grâce à l’appareil psychanalytique).

 

[1] LACAN, J.  1966 , « Écrits », Paris, Seuil p.864

 

Communication & lecture

Introduction

 

4 systèmes d’écriture (voir cours sur le langage pour revenir à la notion de système) :

  1. La pictographie : qui est le système finalement reconnu comme le plus simple. La signification est directement représentée par le symbole. Le symbole en lui-même n’est pas arbitraire : un chat est représenté par un chat.

 

  1. La logographie : ici on passe au niveau supérieur avec la question du concret et de l’abstrait. C’est-à-dire que certains signes peuvent exprimer quelque chose d’abstrait. Le chinois parfois est considéré comme une semi-logographie.

 

  1. Système syllabique : un signe représente une syllabe.

 

  1. L’alphabétique : en français vous avez 26 lettres.

L’alphabet apparaît vers -3800 av. JC et l’écriture -5400 av. JC. Contrairement à ce qui concerne le langage, le génome n’a pas pu se développer aussi rapidement pour accroître les circuits cérébraux pour la lecture. Mais alors comment faisons-nous pour lire ? C’est Dehaene qui propose une théorie sur le recyclage de zones cérébrales. Ce serait donc selon lui les mêmes neurones qui reconnaissent les objets et qui vont être utilisés pour reconnaître les lettres.

 

 

L’évolution du système d’écriture et de la lecture est très liée à notre capacité à communiquer. Plus les concepts deviennent compliqués et abstraits, plus l’Homme a eu besoin de changer le système anciennement utilisé, car trop contraignant. Par exemple, comme faire passer un message secret dans l’armée si les signes que vous utilisez sont lisibles pour tout le monde ?

 

À savoir :

 

Quand on lit, toutes les zones de l’œil ne sont pas utiles, seulement celle de la fovéa est réellement utilisée. Puisque c’est l’unique zone qui capte le maximum de détails, pour ce qui sert à la reconnaissance.

La conséquence de l’utilisation de la Fovéa pour la lecture, c’est ce que l’on appelle la saccade oculaire, pendant ce mouvement l’œil est en partie aveugle. Il est focalisé sur l’information importante, c’est-à-dire la reconnaissance des signes ou des symboles.

 

 

Il faut des compétences de lecture et de compréhension pour les activités de la vie quotidienne.

Pourquoi comprendre ?

« La lecture est spécifique à l’homme, qui constitue une de ses aptitudes les plus complexes qui intègre beaucoup de choses, le fait de maîtriser des techniques de décodages, de mises en correspondances, des lettres avec des mots, capacités à faire.  

Une analyse syntaxique, accès aux informations en mémoire, interprétations sémantiques, … Aptitude complexe : est fonction d’aptitudes plus basiques. »

 

Communication et compréhension … De quoi parlons-nous ?

 

Les chercheurs ont essayé d’identifier les processus et les opérations par lesquelles les informations sont traitées pour finir par une représentation. La représentation que l’on construit est une représentation des significations qu’exprime le texte quand on  le lit, et d’une certaine manière quand on parle aussi.

3 types de questions vont se poser :

  • Quelles sont la nature et la structure de cette représentation ?
  • Quels sont les processus et les opérations mis en œuvre pour la construire ?
  • Quel va être son devenir en mémoire ?

 

Il faut savoir qu’il y a plusieurs niveaux de représentations, selon Brandford, Barclay et Francks (1972) : « Le sens d’un texte ne se trouve pas en soi dans le texte, il est construit par les lecteurs ». Cela veut dire que pour toutes choses, il faut partir de l’individu pour comprendre la représentation et, plus encore pour comprendre les représentations qu’il s’est fait et qui structure ou construit son discours. Ce qui veut dire que les phrases ne sont pas simplement des faits que l’on débite mais qu’il y a quelque chose derrière ce que l’on appelle certes, de l’information linguistique mais, qui est relié aux connaissances que l’on a engrangées durant notre vie et qui nous permettent de mettre du sens à ce qui est énoncé.

 

3 niveaux de représentations :

 

  1. Représentation de surface : mot exactement employé
  2. Représentation propositionnelle : on peut remplacer par une paraphrase dans laquelle les mots et la structure syntaxique diffèrent mais, préservent le contenu sémantique
  3. Modèle mental : qui est au-delà de ce qui est énoncé par l’autre et par nous-même. Ici on fait référence à ce que l’on nomme l’inférence…

Ces différents niveaux sont importants, parce que cela nous permet de réagir autrement. Une personne qui ne comprend « le second degré » et qui n’a pas la capacité de comprendre l’humour, n’aura pas la même réaction… Comment acquiert-on cela ?

 

Qu’est-ce que l’inférence ?

 

  1. Les inférences de liaison assurent la cohérence, permettant d’établir des liens entre les énoncés successifs. Quand vous parlez de quelqu’un, vous utilisez en premier lieu son nom, puis vous direz il ou elle. Vous inférez que vous parlez toujours de la même personne. C’est pour cela qu’il peut y avoir des quiproquos.
  2. Les inférences « élaboratives » engendrent de nouvelles propositions, Elles peuvent être :
    1. Instrumentales
    2. Causales
    3. Prédictives

 

La connaissance va être un facteur important de la construction d’une inférence. Certaines choses vont paraître extrêmement logiques pour une personne et, pas du tout  pour une autre, parce qu’elles n’auront pas la même connaissance.

L’idée est que nous sommes tous plus ou moins experts d’un domaine et, que cette expertise au moment de la lecture permet d’intégrer les connaissances et de construire un modèle mental ou de représentation, et qui permet une représentation plus riche et donc d’avoir des récupérations plus efficaces.

 

« Comprendre implique la mémoire mais mémoriser n’est pas comprendre. »

 

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