article 3 : introduction à la psychanalyse

La Spaltung

 

Pour commencer notre propos nous partirons des mots de Lacan dans les écrits :

 

« La division du sujet entre vérité et savoir est pour eux (les psychanalystes) un point familier. C’est celui où FREUD les convie sous l’appel du « Wo es war soll Ich werden « ; que je retra­duis, une fois de plus, à ac­centuer ceci : là où c’était, là comme sujet dois-je adve­nir. Or ce point, je leur en montre l’étrangeté à le prendre à revers, ce qui consiste ici plutôt à les ramener à son front. Comment ce qui était là à m’attendre depuis toujours […] d’un être obscur, viendrait-il à se totaliser d’un trait qui ne se tire qu’à le diviser plus nettement de ce que j’en peux savoir ? Ce n’est pas seulement dans la théorie que se pose la question de la double inscription, pour avoir provoqué la perplexité où mes élèves Laplanche et Pontalis auraient pu lire dans leur propre scission dans l’abord du problème la solution. […] Elle est tout simplement dans le fait que l’inscription ne mord pas du même côté du parchemin, venant de la planche à impri­mer la vérité ou celle du savoir. »[1]

 

Les deux registres de la subjectivité chez Lacan, sont comme dits, l’inconscient et le conscient ; la spaltung elle, c’est la traduction de la notion de division, c’est le mot allemand de la relecture de Freud.

Quand le sujet parle, il ne parle qu’à partir d’une idée de ce qu’il se fait de lui-même. Il ne parle qu’au travers de l’image qu’il se fait de lui. Nous pourrions dire que l’on fait semblant d’être nous-même, parce que l’on ne sait pas qui nous sommes en réalité. Et cela, justement parce qu’il y a la « première » division et que l’inconscient et le conscient sont scindés et qu’il y a cette part de nous qui nous échappe.

La naissance du sujet lacanien se fait avec la division, dans l’accès au langage. L’accès au langage représente la question préalablement abordée du signifiant et du signifié. À partir du moment où le sujet dit : « je suis », il ne parle plus vraiment de lui. Dans le réel, il parle de lui comme représenté dans l’idée de la personne qui lui a donné son nom, qui l’a donc « prénommé ». Par exemple, pour la question du prénom, les parents ont collé un signifiant sur qui nous pouvons être. C’est une représentation.

Le mot est un symbole et le symbole vient représenter ce qui existe dans le réel, mais pas seulement. Il faut aussi comprendre que le signifiant a du sens, cela fait donc prendre un sens. Néanmoins, à partir du moment où l’on nomme et impose un symbole pour parler d’une chose qui se trouve dans le réel, ce n’est plus vraiment l’être réel qui est dans le réel, mais sa représentation, où l’on bascule dans la réalité. Et donc avec un prénom vient tout ce qui était cimenté dans l’imaginaire des parents, ou dans leurs fantasmes. Par exemple, le fait d’être violoniste ou astronaute. En réalité, cela veut dire que le sujet est déjà accroché à tout cela dans l’imaginaire des parents. Nous pouvons ouvrir une parenthèse ici, et expliquer pourquoi un parent peut utiliser le mot « déçu ». Parce qu’ils peuvent avoir le sentiment, de ressentir une déception face à leurs attentes imaginaires vis-à-vis de ce que l’on est pour eux, de tout ce qu’ils avaient mis sur les épaules de leur bébé à la base. (Question : peut-on se soustraire à ça ? L’on pourrait émerger de cette problématique en ayant travaillé sur soi, grâce à l’appareil psychanalytique).

 

[1] LACAN, J.  1966 , « Écrits », Paris, Seuil p.864

 

Communication & lecture

Introduction

 

4 systèmes d’écriture (voir cours sur le langage pour revenir à la notion de système) :

  1. La pictographie : qui est le système finalement reconnu comme le plus simple. La signification est directement représentée par le symbole. Le symbole en lui-même n’est pas arbitraire : un chat est représenté par un chat.

 

  1. La logographie : ici on passe au niveau supérieur avec la question du concret et de l’abstrait. C’est-à-dire que certains signes peuvent exprimer quelque chose d’abstrait. Le chinois parfois est considéré comme une semi-logographie.

 

  1. Système syllabique : un signe représente une syllabe.

 

  1. L’alphabétique : en français vous avez 26 lettres.

L’alphabet apparaît vers -3800 av. JC et l’écriture -5400 av. JC. Contrairement à ce qui concerne le langage, le génome n’a pas pu se développer aussi rapidement pour accroître les circuits cérébraux pour la lecture. Mais alors comment faisons-nous pour lire ? C’est Dehaene qui propose une théorie sur le recyclage de zones cérébrales. Ce serait donc selon lui les mêmes neurones qui reconnaissent les objets et qui vont être utilisés pour reconnaître les lettres.

 

 

L’évolution du système d’écriture et de la lecture est très liée à notre capacité à communiquer. Plus les concepts deviennent compliqués et abstraits, plus l’Homme a eu besoin de changer le système anciennement utilisé, car trop contraignant. Par exemple, comme faire passer un message secret dans l’armée si les signes que vous utilisez sont lisibles pour tout le monde ?

 

À savoir :

 

Quand on lit, toutes les zones de l’œil ne sont pas utiles, seulement celle de la fovéa est réellement utilisée. Puisque c’est l’unique zone qui capte le maximum de détails, pour ce qui sert à la reconnaissance.

La conséquence de l’utilisation de la Fovéa pour la lecture, c’est ce que l’on appelle la saccade oculaire, pendant ce mouvement l’œil est en partie aveugle. Il est focalisé sur l’information importante, c’est-à-dire la reconnaissance des signes ou des symboles.

 

 

Il faut des compétences de lecture et de compréhension pour les activités de la vie quotidienne.

Pourquoi comprendre ?

« La lecture est spécifique à l’homme, qui constitue une de ses aptitudes les plus complexes qui intègre beaucoup de choses, le fait de maîtriser des techniques de décodages, de mises en correspondances, des lettres avec des mots, capacités à faire.  

Une analyse syntaxique, accès aux informations en mémoire, interprétations sémantiques, … Aptitude complexe : est fonction d’aptitudes plus basiques. »

 

Communication et compréhension … De quoi parlons-nous ?

 

Les chercheurs ont essayé d’identifier les processus et les opérations par lesquelles les informations sont traitées pour finir par une représentation. La représentation que l’on construit est une représentation des significations qu’exprime le texte quand on  le lit, et d’une certaine manière quand on parle aussi.

3 types de questions vont se poser :

  • Quelles sont la nature et la structure de cette représentation ?
  • Quels sont les processus et les opérations mis en œuvre pour la construire ?
  • Quel va être son devenir en mémoire ?

 

Il faut savoir qu’il y a plusieurs niveaux de représentations, selon Brandford, Barclay et Francks (1972) : « Le sens d’un texte ne se trouve pas en soi dans le texte, il est construit par les lecteurs ». Cela veut dire que pour toutes choses, il faut partir de l’individu pour comprendre la représentation et, plus encore pour comprendre les représentations qu’il s’est fait et qui structure ou construit son discours. Ce qui veut dire que les phrases ne sont pas simplement des faits que l’on débite mais qu’il y a quelque chose derrière ce que l’on appelle certes, de l’information linguistique mais, qui est relié aux connaissances que l’on a engrangées durant notre vie et qui nous permettent de mettre du sens à ce qui est énoncé.

 

3 niveaux de représentations :

 

  1. Représentation de surface : mot exactement employé
  2. Représentation propositionnelle : on peut remplacer par une paraphrase dans laquelle les mots et la structure syntaxique diffèrent mais, préservent le contenu sémantique
  3. Modèle mental : qui est au-delà de ce qui est énoncé par l’autre et par nous-même. Ici on fait référence à ce que l’on nomme l’inférence…

Ces différents niveaux sont importants, parce que cela nous permet de réagir autrement. Une personne qui ne comprend « le second degré » et qui n’a pas la capacité de comprendre l’humour, n’aura pas la même réaction… Comment acquiert-on cela ?

 

Qu’est-ce que l’inférence ?

 

  1. Les inférences de liaison assurent la cohérence, permettant d’établir des liens entre les énoncés successifs. Quand vous parlez de quelqu’un, vous utilisez en premier lieu son nom, puis vous direz il ou elle. Vous inférez que vous parlez toujours de la même personne. C’est pour cela qu’il peut y avoir des quiproquos.
  2. Les inférences « élaboratives » engendrent de nouvelles propositions, Elles peuvent être :
    1. Instrumentales
    2. Causales
    3. Prédictives

 

La connaissance va être un facteur important de la construction d’une inférence. Certaines choses vont paraître extrêmement logiques pour une personne et, pas du tout  pour une autre, parce qu’elles n’auront pas la même connaissance.

L’idée est que nous sommes tous plus ou moins experts d’un domaine et, que cette expertise au moment de la lecture permet d’intégrer les connaissances et de construire un modèle mental ou de représentation, et qui permet une représentation plus riche et donc d’avoir des récupérations plus efficaces.

 

« Comprendre implique la mémoire mais mémoriser n’est pas comprendre. »

 

article 2 : introduction à la psychanalyse

PARTIE I : « Je suis où je ne pense pas »

Comme nous avons pu le présenter dans l’article d’introduction, le sujet en psychanalyse (Lacanienne) est à un autre niveau, que le sujet dit « normal » que l’on peut trouver dans la littérature, la philosophie, les sciences sociales ou encore la psychologie scientifique[1]. Ainsi pour Lacan, nous serions divisés ou comme coupé en Deux. Pour faire rapide, il y aurait donc d’un côté ce qui serait conscient et d’un autre ce qui serait inconscient. Tout ce qui fait ce que vous pouvez dire de vous serait le conscient et tout le reste, soit le pourquoi vous répétez des choses qui vous font souffrir par exemple, serait l’inconscient. Voilà donc ce qui pose un problème, il y aurait donc des choses que nous faisons qui serait des répétitions de choses plus anciennes que nous recommençons encore et encore et qui nous feraient bel et bien souffrir.

À partir du moment où l’on pose cette première division, vient à se poser la question du pourquoi cette première division ?

C’est ce qui nous amènera à discuter d’un autre concept, que Lacan a travaillé, à savoir : la problématique entre le signifiant et le signifié. Il faut savoir qu’à la base, dans la linguistique générale (voir Saussure[2]) on pense que le rapport dans le langage est celui du signifié sur le signifiant. La première chose serait le concept et donc ensuite viendrait le signifiant qui est ce que l’on nomme en linguistique « l’image acoustique » (le mot). Cependant, Lacan propose un rapport inverse. Le concept et son image acoustique formeront un rapport d’association, qui pour Lacan, est une occultation, le discours du sujet est un leurre il ne sait pas ce qu’il dit en réalité. C’est cette idée que reprend, nous semble-t-il, Lacan dans les « autres écrits », quand il donne une définition de l’inconscient comme étant ce qui efface. Vous me direz certainement mais quel charabia… Qui peut comprendre cela et qu’est-ce que cela à avoir avec le fait d’aider une personne qui vient voir un psy ? Vous êtes-vous véritablement demandés ce que le psy faisait pour vous aider ? Il écoute ou il cherche à entendre ? Entendre certes mais quoi ? Ce qui a été effacé dans votre syntaxe… Et pour cela il faut qu’il en connaisse quelque chose de ce qu’est le langage. Personnellement je ne lis pas dans le marc de café magique, en revanche je lis dans ce que me re-conte mon patient de ce qu’il aurait à dire de ce qui a été effacé.

« Impossible de retrouver l’inconscient sans y mettre toute la gomme, puisque c’est sa fonction d’effacer le sujet. D’où les aphorismes de Lacan « l’inconscient est structuré comme un langage », ou bien encore « l’inconscient c’est le discours de l’autre ».

Ceci rappel que l’inconscient, ce n’est pas perdre la mémoire ; c’est ne pas se souvenir de ce qu’on sait. Car il faut dire, selon du non-puriste : « je m’en souviens », soit : « je me rappelle à l’être (de la représentation) à partir de cela. De quoi ? D’un signifiant.

(Note – l’inconscient n’est pas subliminal, faible clarté. Il est la lumière qui ne laisse pas sa place à l’ombre, ni s’insinuer le contour. Il représente ma représentation là où elle manque, où je ne suis qu’un manque.)

Je ne m’en souviens plus, ça veut dire, je ne me retrouve pas là-dedans. Ça ne me provoque à nulle représentation d’où se prouve que j’aie habité là. Cette représentation d’où se prouve que j’ai habité là.

Cette représentation, c’est ce qu’on appelle souvenir. Le souvenir, le glisser dessous (…)

Tout ce qui est de l’inconscient ne joue que sur des effets de langage. C’est quelque chose qui se dit, sans que le sujet s’y représente, ni qu’il s’y dise, – ni qu’il sache ce qu’il dit (…)

Mais nous y reviendrons tout au long de notre développement. Pour Lacan, il y a une séparation entre les deux qui symbolise d’une certaine manière la machine psychique.

La division de ce que l’on nommera rapidement la personnalité dans une totalité, entre conscient et inconscient a un impact sur la personne. C’est-à-dire que sa position de sujet est elle-même soumise à la division. Ces deux parties séparées ont une incidence dans la cure psychanalytique. L’une d’entre elles serait que quand nous parlons de nous, nous sommes dans un endroit que nous nommerons (à la suite de Lacan) le leurre.

Leurre qui s’explique par l’idée que le « véritable sujet » serait dans la partie inconsciente. Et du fait de la division nous n’y avons pas ou plus accès de manière directe. Le leurre est la partie consciente qui au fur et à mesure de la vie, s’est représentée dans ce que l’on dira du « semblant » ou « sans-blanc », l’équivoque du mot ici, nous l’utilisons pour essayer de faire passer l’idée que l’être ne peut (tout comme la nature) supporter le vide. De là il cherche à créer quelque chose, cette chose sera la représentation imaginaire, pour recouvrir un vide somme tout angoissant pour tout un chacun.

Ce que nous allons tenter d’expliquer ici c’est comment se met en place cette question du leurre et de l’occultation du sujet.

[1] Je prends le parti de notifier scientifique, puisque nous ne sommes plus en 1940 et que la psychologie est subdivisée en plusieurs « écoles » qui n’ont pas la même approche.

[2] F. de Saussure (1980). Cours de linguistique, cité dans l’édition critique, Paris, Payot. 

Communication et Langage

Le langage

 

Comment parle-t-on ? Vous êtes-vous déjà demandé comment vous arriviez à communiquer avec les autres ? Pourquoi est-ce que je communique ? Qu’est-ce que je communique ? Voire, qu’est-ce que les autres essayent de me communiquer. En psychanalyse Lacan a dit qu’il n’y avait pas de communication, pourquoi selon certains penseurs nous ne communiquons pas ? Alors que c’est cette même personne qui a dit : parler c’est être, du coup on « parlêtre ».

Pour un adulte, il faut encore nuancer cette phrase, parler c’est une chose qui se fait facilement, vous réfléchissez et les mots viennent pour exprimer votre pensée. D’ailleurs tous les gens qui disent « je ne le pensais pas quand j’ai dit cela », eh bien c’est impossible en réalité, vous avez forcément dû le penser pour le dire. Par contre vous pouvez avoir des regrets de l’avoir formulé ou même cogité. Nous sommes humains et parfois la pensée peut être dépassée par la colère et c’est donc la vengeance qui nous motivait. C’est très tôt que l’on commence à véhiculer des idées, la première représentation, au final, c’est souvent Maman ou Papa, pour l’enfant. Ce premier mot est déjà une idée. C’est une démonstration de l’esprit de sa capacité à représenter indépendamment de soi un autre. Un autre que l’on peut appeler ou nommer. On peut donc avoir un pouvoir sur lui. Le langage s’installera normalement entre 2 et 4 ans et se développera tout au long de la vie. Nous apprenons de nouveaux mots pour véhiculer au mieux nos émotions, idées, pensées… Faire dans le concret ou dans l’abstrait.

 

Il faut savoir avant toutes choses que le langage est un système. C’est un ensemble organisé de principes coordonnés de façon à former un tout… On parle ici d’un système de communication qui permet de véhiculer notre monde interne par différents biais : parole/ écriture/gestuelle

 

Système Français

 

  1. 33 phonèmes
  2. 40 000 mots générés par ces phonèmes (lexique mental d’un individu, jusqu’à 50 000 avec les noms propres).
  3. Des milliards de phrases à partir de ces mots, tout au long de notre vie

 

Pour votre culture :

 

  1. Qu’est-ce qu’un phonème ?

C’est ce que l’on appelle une unité verbale. Le phonème étant le plus petit, le son de base, qui va permettre de composer un mot. Il y a des exceptions, normalement un phonème en lui-même ne compose pas un mot.

Attention le phonème ne doit pas être confondu avec la syllabe

Pour pouvoir développer les 33 phonèmes il faut s’aider d’éléments encore plus petits qui sont les traits phonétiques.

Les traits phonétiques sont :

  • Lieu d’articulation,
  • Le mode d’articulation
  • Le voisement pour les consonnes. (Le voisement est le fait de faire vibrer les cordes vocales)

À savoir :

  • Pour les voyelles, on a 4 traits phonétiques :
    • La nasalité : orale ou nasale (I = orale)
    • Le degré d’ouverture vocale : ouvert ou fermé
    • Le point de fermeture maximum : antérieur ou postérieur
    • L’arrondissement des lèvres : arrondis ou non

Une étude faite aux États Unis a démontré l’importance dans la facilité de véhiculer un message scientifique et la possibilité de lui accorder du crédit. Cette étude faisait la comparaison entre des gens qui parlaient avec un accent anglais correct et d’autres avec un accent de l’étranger. Il a été montré lors de cette expérience que les gens accordaient moins de crédit aux personnes avec accent, et, que pour réajuster le niveau, il fallait que ces personnes en faisant leur présentation s’excusent de leur accent. Cela vous renvoie à l’idée de norme et de conformisme.

 

  1. Qu’est-ce que les morphèmes ?

Le morphème c’est la combinaison des phonèmes, c’est la plus petite combinaison qui va avoir un sens ou une signification. Cela peut être une partie d’un mot comme le préfixe ou, le suffixe, ou autre, la combinaison des deux voir le mot en lui-même.

Il y a par contre 2 grandes catégories :

  • Les morphèmes liés qui existent toujours en combinaison avec un autre morphème (comme –re),
  • Les morphèmes libres qui peuvent constituer de façon isolée un mot sans être lié à un autre morphème.
    • Exemple :
      • Honteux –  morphème libre
      • Honte et un morphème lié -eux

C’est grâce à la capacité de manipuler les morphèmes que l’on peut créer de nouveaux mots. D’une certaine manière c’est la mécanique du néologisme… ou de l’équivoque dans le langage des oiseaux.

 

Note : On n’est pas forcément capable de générer 40 000 mots mais on peut comprendre 40 000 mots grâce à ces combinaisons.

 

  1. Qu’est-ce que la syntaxe ?

C’est notre capacité à combiner les mots. La syntaxe est différente d’une langue à une autre, elle est donc gérée par un certain nombre de règles qui sont elles aussi différentes du pays d’origine.

C’est grâce à cet ensemble de règles que l’on arrive à faire la distinction dans certains énoncés, exemple :

  • Un chasseur chasse un lapin
  • Un lapin chasse le chasseur

 

Ces règles, vous les connaissez c’est la grammaire. D’ailleurs très récemment en France et aux États Unis, il a été démontré que la grammaire est un processus universel. Donc que nous possédons tous une grammaire, c’est une composante de l’être humain.

(Voir Chomsky)

 

 

  1. Caractéristique universelle du langage, ou qu’est-ce que l’on peut appeler un langage ?

Pour cela il faut prendre en compte 7 points :

  1. La sémantique
  2. L’arbitraire du signe
  3. La productivité (combinaison)
  4. Le déplacement (représentation)
  5. La transmission culturelle
  6. L’usage spontané
  7. La double articulation (phonème/morphème)

 

 

Juste pour voir si vous suivez !

Je fais cette petite blague souvent en thérapie quand on me pose la question de ce que l’on apprend en psychologie… Je parle des cours les plus étranges que j’ai pu y recevoir, comme celui sur les abeilles… bonne lecture

  • La danse des abeilles

L’abeille fait une « danse frétillante » avec des caractéristiques différentes :

  • L’angle de la danse qui indique la direction de la source de nourriture en fonction du soleil et de la ruche.
  • Vitesse de la danse qui est inversement proportionnelle à la distance de la nourriture (plus la source est proche plus la danse est rapide)

On détecte différents dialectes chez l’abeille, ces danses ne sont pas les mêmes suivant la famille d’abeilles.

Michelsen construit un robot qui stimule une abeille danseuse : on observe que les vraies abeilles vont se déplacer vers la source, donc cela élimine que l’abeille utilise des indices olfactifs et que ce n’est que la communication.

 

Question les abeilles parlent-elles ?

Merci de répondre à cela en faisant un comparatif en 7 points tel que je viens de vous le proposer.

 

Conclusion

  • Le langage est universel, il n’y a aucun peuple qui ne parle pas.

 

« On a un système d’acquisition du langage inné et s’il n’est pas stimulé assez tôt on aura toujours des retards de langage. Le système est inné mais il a besoin de la stimulation de l’environnement pour se mettre en place. La flexibilité d’un tel système est importante ».

 

introduction à la psychanalyse

 

À quoi sert-il d’entrer en analyse ? A quoi peut bien servir la psychanalyse ? Voilà une bonne question, pour un monde en souffrance.

Bon nombre de personnes arrivent sur le divan et savent déjà tout sur elles-mêmes… Alors pourquoi faire une analyse ? Pourquoi souffrent-elles ? Comment en vient-on à souffrir quand l’on sait tout sur soi-même ? C’est une drôle d’interrogation que celle-ci. Une interrogation qui me laisse perplexe depuis près de 7 ans.

Cela fait 7 ans, que je reçois un certain nombre de personnes qui arrivent sur mon fauteuil de psy, et qui savent déjà tout. Ce qui me fait poser la question : comment en venez-vous à souffrir ? Réponse « Bah je ne sais pas, c’est pour ça que je viens vous voir ». Je dois bien l’avouer aujourd’hui un patient sur deux est agacé par cette question. Pourtant c’est bien lui, le patient en question, qui en arrive à m’expliquer qu’il sait tout. Que reste-t-il donc au psy pour aider le patient ? Lacan dirait certainement (enfin j’imagine) un acte, mais lequel ?

Celui de permettre aux patients, me semble-t-il, d’accéder à la même expérience que nous-même avons vécus : la découverte de notre inconscient. C’est une aventure, un voyage, en plusieurs étapes, ou peut-être bien une odyssée ou chacun d’entre nous pourrons l’espace d’un instant devenir un Ulysse.

 

Avec l’approche lacienne de la psychanalyse, c’est une rencontre nouvelle que nous pouvons faire de ce que l’on nomme : le sujet. Nous découvrirons que le sujet et l’inconscient, ne sont pas exactement la même chose que ce que l’on peut trouver en psychologie ou en philosophie.

 

Voilà ce que je voudrais proposer avec les 10 prochains articles, soit découvrir ce qu’a à proposer la psychanalyse, ce voyage introspectif pour rencontrer votre étranger. Mais cette odyssée se fait à la manière d’un voyage à « la Alice au pays des merveilles », en suivant le chat du cherche tout…

S’il y a bien un lieu qui existe pour le « sujet », il doit y avoir une direction à ne pas prendre pour ne pas s’y rendre ? Comment donc se rendre dans un lieu que l’on ne connaît pas et pour y connaître quoi ? Ce que l’on ne connaît pas ? Quel désir de savoir, de savoir sur ce « sujet que l’on méconnaît » ? Sommes-nous vraiment tous concernés par la vérité de notre désir ou de notre sujet ? Certes oui, nous diraient les psychanalystes, en tous les cas tous les bons névrosés le sont !  Pourquoi voudrions-nous donc « dévoiler un nom-savoir » en chacun de nous ?

Qui veut se rendre dans ce lieu qui semble obscur ? Dans ce lieu de l’éther ? Après tout Platon nous parle d’une chute brutale, suffisamment traumatisante, quand elle percute le corps pour qu’elle (l’âme) oublie ce qu’elle sait. Faut-il en repasser par là pour retrouver ce qui a été perdu ? Et si l’on dépasse ce que l’on sait, peut-on finalement se rendre vers ce que l’on ignore ? Si oui, comment le reconnaître et s’y rendre ? Comment voyager vers son odyssée subjective ?

 

Pour introduire notre propos nous pouvons relever ces mots dans la chose freudienne :

 

« Car ce sujet dont nous parlions à l’instant comme du légataire de la vérité reconnue, n’est justement pas le moi perceptible dans les données plus ou moins immédiates de la jouissance consciente ou de l’aliénation laborieuse. Cette distinction de fait est la même qui se retrouve de l’alpha de l’inconscient freudien en tant qu’il est séparé par un abîme de fonctions préconscientes, à l’oméga du testament de Freud en la 31e de ses Neue Vorlesungen : « Wo Es war, soll Ich werden. » […]

Analysons-la. Contrairement à la forme que ne peut éviter la traduction anglaise : « Where the id was, there the ego shall be » […]

Qu’il a bien écrit (Freud) Das Ich und das Es pour maintenir cette distinction fondamentale entre le sujet véritable de l’inconscient et le moi comme constitué en son noyau par une série d’identifications aliénantes […]

Werden, devenir, c’est-à-dire non pas survenir, ni même advenir, mais venir au jour de ce lieu même en tant qu’il est lieu d’être […][1]

 

Ce que nous vivons en analyse peut prendre un sens nouveau. L’inconscient n’était donc pas là où nous l’imaginions. Cela vient faire prendre un autre sens à la vérité universitaire, nullement remise en question à cet endroit. Et du coup travailler sur le « sujet ». Le « sujet » n’aurait donc rien à voir avec le moi ? Et donc le « sujet » serait ailleurs, mais où ?

Je voudrais vous proposer une phrase de Lacan qui pourrait être un début de réponse à la Yoda, sur où se trouve ce fichu sujet dont nous parlons depuis le début : « Je pense où je ne suis pas, donc je suis où je ne pense pas. Je ne suis pas, là où je suis le jouet de ma pensée. Je pense à ce que je suis, là où je ne pense pas penser », donc dans l’inconscient.

 

Pourquoi ? Ou encore comment le sujet ne serait pas là où il pense ? Et serait finalement là où il ne pense pas ?

Lacan nous dit :

 

         « Que le sujet comme tel dans l’incertitude pour la raison qu’il est divisé par l’effet de langage […] Par l’effet de parole, le sujet se réalise toujours dans l’Autre, mais il ne poursuit déjà plus là, qu’une moitié de lui-même. Il ne trouvera son désir que toujours plus divisé, pulvérisé, dans l’incunable métonymie de la parole. L’effet du langage est tout le temps mêlé à ceci qu’est le fonds de l’expérience analytique, que le sujet n’est sujet que d’être assujettissement au champ de l’Autre, le sujet provient de son assujettissement synchronique dans ces champs de l’Autre. C’est pour cela qu’il lui faut en sortir, s’en sortir, et d’en sortir à s’en sortir, à s’en dépatouiller »[2].

 

 

La division serait donc au cœur de l’impossibilité pour l’homme de pouvoir connaître le sujet de son désir, puisqu’il « est où il ne pense pas ». Pour démontrer cette idée, nous essayerons de reprendre et de décortiquer la question de la spaltung, autre mot allemand pour dire division. Cela nous amènera à parler de l’idée que peut amener la division à se méconnaître, d’être dans le semblant ou le leurre, qui n’est autre que l’objectivation symbolique du Moi.

Pour mieux comprendre ce cheminement réflexif, nous serons obligés de passer par la question du stade du miroir. De là nous repartirons sur la question de comprendre ce que voudrait dire : « je pense où je ne suis pas ». Pour discuter cette question, l’idée sera de comprendre la perception du réel et ce que cela fait émerger, soit selon nous une articulation entre l’imaginaire et le réel. Le langage se retrouvera au centre de notre cheminement et nous chercherons à comprendre l’impact de la métaphore paternelle dans la construction du discours.

[1] Jacques Lacan, [1955]. « La chose freudienne ou le Sens du retour à Freud en psychanalyse », Écrits. Paris, Seuil, 1966. p.413-414

 

[2] Lacan Jacques, Livre XI du Séminaire, Les quatre concepts fondamentaux de la psychanalyse (1963-1964), Paris, Le Seuil, 1973.

 

 

 

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