Pourquoi aller voir un psy ?

Répondre simplement : « C’est pour les gens qui vont mal », n’a pas vraiment de sens, qu’est-ce que cela veut dire « aller mal » ?

Il m’est déjà arrivé de rencontrer des patients qui allaient bien, mais qui avaient cependant des choses à régler avec eux-mêmes. Et c’est souvent de là qu’il faut partir pour comprendre la démarche d’aller voir un psychologue. C’est au centre de toute la réflexion, régler quelque chose avec soi-même.

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Qu’est-ce que cela veut dire : « régler quelque chose avec soi-même » ?

Prenons la métaphore de la tache d’encre sur une chemise blanche : Un matin, vous allez au travail avec cette nouvelle chemise blanche que vous venez de vous offrir, un stylo dans la poche. En fin de matinée, vous vous rendez compte qu’elle est tachée. Vous avez malheureusement une grosse réunion avec votre patron : qu’est-ce que vous faites ?

  • Réponse 1 : vous paniquez et pensez que c’est une journée de « merde », le monde est contre vous.
  • Réponse 2 : vous paniquez et passez un temps infini dans les toilettes à essayer de retirer cette tache.
  • Réponse 3 : c’est un accident, cela n’entache en rien vos compétences et rigolez avec vos collègues de la situation.

La réponse trois est la plus élaborée, mais il nous est arrivé à tous à un moment de paniquer. Le regard que l’on se porte à soi-même puis que les autres nous portent venant nous déstabiliser, voire plus. On ne pense plus rationnellement et cela finit par nous ronger, nous abîmer…

Ce genre de chose est fréquemment révélateur d’un manque face :

  1. A une situation particulière qui maintenant se déplace sur l’ensemble de votre vie
  2. De recul
  3. De compréhension

Ce sont les signes que quelque chose ne va plus et que vous n’arrivez plus à vous comprendre.

ATTENTION : ce n’est qu’un exemple de situation

Faut-il aller voir quelqu’un pour ça ?

Il me semble que la phrase : « aller voir quelqu’un », est un début de réponse. Prendre cette direction est un choix libre que l’on doit faire. C’est un cheminement parfois, extrêmement, dur que de se dire que l’on n’y arrive plus seul.

Ça peut plonger dans un état confusionnant, voire de rejet.

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Est-ce que cela veut dire que l’on est faible ?

« NON », c’est une fausse croyance que de penser que l’on est seul. C’est souvent à partir de cette fausse croyance que les choses commencent à déraper. C’est dans et face à la solitude, que l’on n’arrive souvent plus à trouver les réponses à nos questions pour s’en sortir. Cela sous-entend donc qu’il est nécessaire d’avoir parfois recours à l’aide d’un professionnel.

 

Maintenant les questions qu’il faut se poser

Comment faire son choix ?

A vrai dire, il n’y a pas de bonne réponse à cette question, il n’y a que vous qui puissiez répondre à celle-ci. Parce que tout est une question de feeling : certains penseront qu’il est plus sûr d’aller voir un médecin, d’autres un psychologue.

Tout dépendra de comment vous vous sentirez face au praticien.

Comment choisir ce professionnel qui va vous aider ?

Dans un premier temps, il faut arriver à faire la distinction entre les PSY :
1. Le psy-chologue : étudie pendant 5 ans (voir plus) la psychologie, à l’université, qui est une « discipline qui vise la connaissance des activités mentales et des comportements en fonction des conditions de l’environnement »(Larousse).
2. Le psy-chiatre : étudie la médecine, puis se spécialise à la psychiatrie. C’est donc un médecin qui peut prescrire des médicaments.
3. Le psy-chothérapeute : c’est un titre protégé par l’état depuis 2012. C’est une personne qui fait une école privée de psychothérapie. Cela veut dire qu’il fait un choix, il prend une orientation pratique pour traiter ses patients.

NB : mais alors les autres psy-quelque chose ?

Toutes les autres appellations « psy-quelque-chose » ne correspondent à aucune qualification particulière. Si demain vous voulez devenir psycho-praticien ou coach vous pouvez, rien ne vous l’interdit. C’est à vos risques et périls, vous ne pourrez compter que sur sa parole.

Qu’est-ce que ça veut dire : approche analytique ou comportementale ?

La question de l’approche est une question centrale que chacun doit se poser avant de consulter, mais pourquoi me direz-vous ? Parce que chaque praticien ne conçoit pas l’esprit de la même manière, et de ce fait tout le monde ne pratiquera pas la thérapie de la même façon. Il existe une séparation, qui dans le temps était franche, entre la méthode dit : analytique et celle comportementale. Aujourd’hui cette séparation semble s’amoindrir. Nous, la nouvelle génération, pensons que dans ces différentes méthodes, il peut y avoir une forme de complémentarités.

Nb : Pourquoi parlons nous de complémentarité ?

Parce que pour certaines pathologies, il faut régler certains problèmes de surface, et ensuite ceux de fond. La méthode comportementaliste permettra, par exemple, à un agoraphobe (peur de la foule) de sortir de chez lui. Une fois cela réalisé, la méthode analytique permettra de comprendre pourquoi il avait cette peur. Alors certains dirons, « mais si la méthode comportementaliste règle le problème pourquoi aller plus loin ? » Une personne du champ psychanalytique vous répondra : « parce que le problème se déplacera, mettez du scotch sur une fuite, cela tiendra mais pour combien de temps ? »

Chacune des deux méthodes ont des avantages et des inconvénients, il faut le savoir ou l’entendre. La méthode comportaliste marche vite, et permet au sujet de reprendre le cours d’une existence que l’on dira « normal », mais pour un temps. La méthode analytique est une méthode longue, mais le traitement est plus « permanent ». Parfois il est même conseillé de suivre les deux.

comportementaliste / psychanalyste